La présidence des Etats-Unis, "ce n'est pas du divertissement. Ce n'est pas une émission de télé-réalité", a lancé M. Obama lors d'une conférence de presse, faisant allusion à Trump quand il animait ce genre d'émission.
"Nous traversons des moments difficiles et (la Maison Blanche), c'est vraiment une fonction sérieuse", a rappelé celui qui pilote l'exécutif américain depuis maintenant 7 ans et qui ne manque jamais une occasion de rappeler combien Trump est inapte à la fonction présidentielle.
Avant de se lancer en campagne, le flamboyant milliardaire de 69 ans - qui a fait fortune dans l'immobilier - était surtout connu du grand public pour être l'animateur star de l'émission de télé-réalité "The Apprentice" ainsi que pour les tours d'immeuble et casinos à son nom ou pour ses divorces.
Si bien que personne ne le considérait comme un candidat sérieux quand il a lancé sa campagne en juin, pour affronter in fine 16 autres prétendants conservateurs aguerris.
Mais depuis sa victoire dans l'Indiana mardi et le retrait de son principal rival Ted Cruz, celui qui n'a jamais occupé de fonction élective pourrait devenir le candidat du "Grand Old Party" pour l'élection générale du 8 novembre.
De quoi diviser encore davantage un parti déjà secoué par ses propos controversés sur l'immigration, la construction d'un mur à la frontière du Mexique ou encore l'Otan et le nucléaire.
Même le président de la Chambre des représentants Paul Ryan refuse pour l'instant de le soutenir. "Je ne suis pas encore prêt à le faire", a déclaré jeudi M. Ryan sur CNN.
- 'Quadrature du cercle' -
Donald Trump s'est dit vendredi "surpris" par les propos de Paul Ryan. Il le rencontrera néanmoins la semaine prochaine, avec le président du parti Reince Priebus, pour tenter de séduire un appareil qui le déteste.
M. Priebus avait, lui, annoncé dès mardi que Trump serait le probable candidat du parti et appelé sa formation à "l'unité".
Le parti républicain semble désormais confronté à une véritable crise existentielle. "C'est certain qu'il y a un débat au sein du parti républicain sur qui ils sont et sur ce qu'ils représentent", a estimé Barack Obama.
Le président démocrate a évoqué une véritable "quadrature du cercle" pour ses adversaires républicains soulignant que, à l'inverse, les candidats démocrates Hillary Clinton et Bernie Sanders avaient beaucoup de points communs.
Comme s'il s'adressait aux républicains qui hésitent à soutenir Trump, M. Obama a demandé d'examiner en détail le passé du magnat de l'immobilier: "il a un long bilan qui doit être regardé de près, et c'est important pour nous de prendre au sérieux les propos qu'il a tenus par le passé".
Signe du désarroi républicain, l'un des principaux opposants à Trump, le sénateur Lindsey Graham a affirmé vendredi qu'il ne "pouvait pas" voter pour Trump ni pour sa probable rivale démocrate Hillary Clinton.
"Je ne crois pas qu'il soit un conservateur républicain fiable ou qu'il ait montré le jugement et le tempérament d'un commandeur en chef", a estimé l'élu de Caroline du Sud.
M. Graham ne se rendra pas non plus à la convention d'investiture de son parti en juillet, qui sera également boudée par le chef de file des anti-Trump et ex-candidat républicain à la Maison Blanche de 2012, Mitt Romney.
Mais Donald Trump semble déjà rattrapé par son passé. S'attirant de nombreuses critiques, il avait en février refusé de prendre ses distances avec un ancien dirigeant du Ku Klux Klan, David Duke, qui lui a officiellement apporté son soutien.
Mercredi David Duke a salué sur sa radio le fait que Trump puisse devenir le candidat républicain à la Maison Blanche affirmant qu'il avait "vaincu les suprémacistes juifs qui contrôlent" les Etats-Unis.
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