Fermé au trafic non essentiel entre Fort McMurray et la route 55 à 250 km au sud, l'autoroute 63 était réservée jeudi dans les deux sens aux seuls véhicules d'urgence ou aux véhicules autorisés, qui roulaient à vive allure.
Un contraste après la circulation pare-chocs contre pare-chocs des deux derniers jours, symbole du flot des dizaines de milliers de personnes évacuées de cette ville de l'Alberta.
Sur cette portion d'autoroute à hauteur de Wandering River, le gérant de la station-service Husky se rappelle des embouteillages et, surtout, des files de véhicules s'allongeant sur des kilomètres pour remplir leur réservoir de carburant.
Quelques automobilistes, dit-il, ont fait le plein et sont partis sans payer, ce qui l'a obligé in fine à réclamer le paiement avant de débloquer la pompe.
Depuis, le gouvernement provincial a conseillé aux évacués de garder les reçus pour les dépenses engagées afin de les justifier auprès de leur compagnie d'assurances.
Le hameau est le dernier relais sur la route, maintenant désertée, jusqu'à Fort McMurray à 200 km plus au nord.
La station a écoulé plus de 500.000 litres de carburant mardi et mercredi, quand près de 100.000 personnes ont fui Fort McMurray et ses environs, l'évacuation la plus importante pour des incendies au Canada. C'est 60 fois plus que le volume vendu pour un jour normal à cette station.
Beaucoup d'évacués sont restés bloqués, comme Ivy White et son fils Andrew.
"Quand nous avons quitté Fort McMurray, il y avait tellement de circulation qu'avec mon réservoir rempli seulement au quart" le véhicule est rapidement tombé en panne, raconte à l'AFP cette automobiliste.
- 'Fort McMurray, c'est chez moi' -
Des baraquements de chantier utilisés généralement par les 600 travailleurs saisonniers à la construction d'un oléoduc ont été mis à disposition d'environ 400 évacués dont Ivy et Andrew.
Responsable du camp, Joe MacAulay explique avoir sillonné l'autoroute 63 avec la police et des employés du gouvernement pour récupérer les naufragés de la route qui souvent dormaient dans leurs véhicules.
Andrew Stannix est arrivé là après avoir erré en début de semaine aux abords de la zone interdite autour de Fort McMurray. Avec sa femme et leurs animaux de compagnie, il n'a aucune idée de leur prochaine destination.
Une chose est sûre, dit-il, "nous irons là où il n'y a pas d'incendie".
Gord Bell, accompagné de son fils aîné, est plutôt content d'avoir trouvé refuge dans ces baraques de chantier car elles ne sont pas si éloignées de leur maison. Mais il ignore si elle a brûlé.
Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint les grandes villes au sud comme Edmonton, la capitale de l'Alberta à 230 km de là, ou Calgary à 550 km. M. Bell, lui, "préfère être en première ligne pour rentrer" chez lui.
"Je n'imagine pas abandonner Fort McMurray, c'est chez moi et je veux y vivre", confie-t-il à l'AFP.
Conscient que la ville dont des quartiers entiers ont été ravagés par les flammes --et qui continue à brûler--, va mettre du temps à se relever et à se reconstruire, il assure qu'il ne changera pas d'avis.
"Si je dois vivre sous une tente pour un ou deux ans, je le ferai car tout ce que je veux c'est rester à Fort McMurray".
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