Ces militaires en uniforme couleur sable ont installé un centre d'appel sur la base aérienne de Hmeimim (ouest), l'une des places fortes du déploiement russe en Syrie.
"C'est notre ligne directe avec Amman", explique le chef du centre, le général Sergei Kuralenko, en montrant un téléphone qui sert à coordonner les actions avec le centre américain établi dans la capitale jordanienne.
Et "ces deux autres téléphones sont utilisés pour recevoir les appels de n'importe quel habitant de Syrie ou du monde", indique-t-il en s'adressant à des journalistes à l'occasion d'un voyage de presse organisé par le ministère russe de la Défense.
La Russie et les Etats-Unis ont parrainé le cessez-le-feu instauré le 22 avril et qui a depuis été massivement violé à Alep par le régime et les rebelles, causant la mort 285 civils.
Les combats ont fait rage dans la deuxième ville du pays jusqu'à ce qu'une nouvelle trêve conclue pour 48 heures entre en vigueur jeudi à l'aube.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a pointé du doigt le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, en l'accusant d'être responsable de l'échec d'une première annonce de gel des combats à Alep, le 30 avril.
"Aujourd'hui aussi, la mise en place d'un 'régime du silence' (à Alep) a été empêchée par les terroristes du groupe Al-Nosra", a renchéri mercredi le général Kuralenko.
La campagne aérienne d'envergure lancée par les Russes en septembre 2015 a permis à l'armée du président Bachar al-Assad, qui subissait revers après revers, de se retrouver en position de force, au grand dam de l'opposition et de la rébellion.
- Rôle 'pacificateur' -
Depuis la décision du président russe Vladimir Poutine de retirer à la mi-mars partiellement ses troupes, Moscou se présente comme le principal pacificateur sur le terrain.
Selon le général Konachenkov, plus de 90 localités et villages et 52 groupes rebelles ont signé des trêves locales avec les forces gouvernementales soutenues par Moscou. Il assure qu'à l'issue de ces accords plus de 7.000 combattants rebelles ont déposé leurs armes. "C'est beaucoup", se félicite-t-il.
Ainsi, dans le village de Kawkab, dans la province centrale de Hama, des gradés russes accompagnent un vieil homme la tête coiffée d'un keffieh pour la signature d'un accord local permettant le retour des résidents dans leur localité, reprise il y a un an aux jihadistes d'Al-Nosra.
Des habitants dansent aux côtés de soldats syriens brandissant leur kalachnikov tandis que des enfants poussiéreux brandissent des drapeaux syriens et des portraits du président Bachar al-Assad. Dans un coin, des soldats russes déchargent des camions chargés d'aide humanitaire.
"Près de 10.000 habitants vivaient ici. Je ne sais pas combien sont revenus mais je suis sûr que dans quatre jours ils seront tous là", affirme le responsable local, cheikh Ahmad Moubarak. Jusqu'à présent, les habitants n'osaient pas revenir car ils avaient peur, selon lui.
"La Russie a joué un rôle significatif dans le processus de paix et de tous les pays c'est elle qui a apporté le plus d'aide", assure cheikh Moubarak.
Si la Russie joue un rôle clé dans les négociations entre régime et l'opposition dans les pourparlers qui se déroulent à Genève, elle rejette jusqu'à présent tous les appels au départ du président Assad. Elle insiste plutôt sur le fait que l'Occident, qui soutient l'opposition, doit concentrer ses efforts pour arrêter la guerre qui a fait 270.000 morts depuis cinq ans.
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