La chancelière allemande, Angela Merkel, doit ouvrir le bal à 14h00 (12h00 GMT) par une rencontre avec le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi.
Ce dernier recevra ensuite le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président du Parlement européen, Martin Schulz, avant de tenir avec eux une conférence sur l'avenir de l'UE à 18h30 (16h30 GMT) dans la salle du musée du Capitole où a été signé le traité de Rome en 1957.
Alors que l'UE se prépare à de nouvelles turbulences avec la reprise des discussions sur la dette grecque et le référendum britannique, l'Italie continue d'insister sur le caractère fondamental d'une réponse commune à la crise des migrants.
La remise en question du traité de Schengen, manifestée pour la péninsule par les menaces autrichiennes de renforcement des contrôles au tunnel stratégique du Brenner, "est plus dangereuse que la crise de l'euro d'il y a quelques années", a réaffirmé mardi l'austère ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan.
Le défi posé par la crise migratoire "n'est pas seulement un choc exogène, mais un changement de nature" qui risque de faire prévaloir les visions nationales de l'Europe, a-t-il fait valoir.
Avec plus de 28.500 migrants débarqués depuis le début de l'année -- un niveau comparable à 2014 et 2015 --, l'Italie est redevenue la principale porte d'entrée méditerranéenne depuis la fermeture de la route des Balkans et l'accord controversé sur le renvoi vers la Turquie des nouveaux arrivants en Grèce.
- 'Migration Compact' -
Mais contrairement aux années précédentes, où plus de la moitié des arrivants poursuivaient leur route vers l'Europe du Nord, l'Italie redoute de devoir faire face seule à l'accueil des nouveaux venus, la rigueur imposée par l'UE dans l'identification des arrivants ne leur permettant plus d'aller déposer leur demande d'asile ailleurs.
Parallèlement, le système de répartition des migrants au sein de l'UE reste grippé et le projet d'amende de 250.000 euros par demandeur d'asile refusé ne changerait pas forcément la donne pour l'Italie: il n'y a pour l'instant quasiment pas de Syriens, d'Irakiens ni même d'Erythréens -- les trois nationalités principales reconnues pour la répartition -- sur les embarcations de fortune secourues cette année au large de la Libye.
Pour faire face à ce défi, l'Italie a proposé à l'UE un plan appelé "Migration Compact", qui met l'accent sur l'aide aux pays d'origine et sur la coopération avec les pays de transit, en visant par exemple un accord avec la Libye sur le modèle de celui conclu avec la Turquie.
La porte-parole en Italie du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, Carlotta Sami, a salué mercredi ce "passage d'une approche de l'urgence à une approche structurée, qui planifie et pense à l'intégration".
Après M. Renzi jeudi, ce sera vraisemblablement au tour du pape François d'évoquer le sujet vendredi, lors d'une audience dans la matinée avec les trois responsables de l'UE puis avec Mme Merkel, ainsi que dans un important discours lors de la cérémonie de remise du prix Charlemagne à la mi-journée.
Ce prix, qui récompense chaque année "une contribution exceptionnelle à l'unification européenne", a été attribué au pontife argentin pour "son encouragement et son message d'espoir pour la paix et le vivre-ensemble" en Europe, a expliqué en décembre la ville allemande d'Aix-la-Chapelle.
Le pape, qui refuse habituellement les prix, a expliqué en février avoir accepté celui-ci afin de plaider pour une "refondation" de l'UE, lui qui avait appelé devant le Parlement européen en novembre 2014 une Europe "vieillie" à redevenir une "référence pour l'humanité".
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