Air France a décidé d'appliquer les mesures approuvées par les pilotes dans le cadre de l'accord "Transform 2015" mais jamais appliquées en raison d'un litige entre la direction et le SNPL, syndicat majoritaire dans cette catégorie de personnel.
Le tribunal de Bobigny puis la cour d'appel de Paris avaient autorisé le PDG de la compagnie, Frédéric Gagey, à trancher sur ce sujet et le conseil d'administration "a approuvé la mise en oeuvre de cet arbitrage" mardi, a déclaré M. Gateau à des journalistes.
"Il n'y a pas de passage en force. Ce qui s'applique, c'est le solde de l'accord précédent, conformément aux décisions de justice", a-t-il ajouté.
En conséquence, la rémunération des pilotes baissera dès le mois de juin, avec des heures de nuit majorées de 40% contre 50% à ce jour, un calcul moins favorable pour les activités au sol et une durée de préparation au sol réduite de moitié pour les instructeurs. La compagnie prévoit en outre "l'annualisation de 12 jours de repos" à partir d'avril 2017.
L'ensemble de ces mesures "représente entre 20 et 30 millions d'euros par an d'amélioration de compétitivité pour l'entreprise", soit "entre 2% et 3% de la masse salariale pilotes", a précisé M. Gateau.
Air France renonce toutefois à modifier seul la grille d'avancement de ses pilotes, qui fera l'objet d'une nouvelle négociation. "On va convier les organisations syndicales représentatives pour fixer les modalités de cette révision", a-t-il indiqué.
Le DRH a minimisé le risque de grève des pilotes après ces annonces. "Je n'ai jamais entendu s'exprimer le fait qu'il puisse y avoir un appel à la grève sur l'application de cet arbitrage", a-t-il affirmé, soulignant que cette décision s'inscrit "dans le cadre de l'application d'un accord signé par le SNPL".
"Ils sont souvent les premiers à appeler au respect des accords signés, ça me paraît important que ça marche dans les deux sens", a-t-il insisté.
En revanche, la compagnie "s'attend à une contestation sur le terrain juridique", avec d'une part un recours en cassation intenté par le SNPL contre l'arbitrage et, d'autre part, "des contentieux individuels que chaque pilote pourra aller déclencher aux prud'hommes sur la majoration de ses heures de nuit", a-t-il poursuivi, assurant être "confiant" sur l'issue de ces procédures.
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