En présence du Premier ministre Manuel Valls, de plusieurs membres du gouvernement et devant un parterre d'intellectuels de gauche et de responsables socialistes, le chef de l'Etat a fait l'éloge des réformes économiques, sociales et sociétales conduites depuis 2012.
"Ce que nous construisons, pas à pas, pierre après pierre, c'est un compromis dynamique et juste, à la fois économique, social, écologique et démocratique", a-t-il lancé en martelant son credo du "compromis" devant un public tout acquis à sa cause et qui l'a applaudi debout.
François Hollande refermait au Théâtre du Rond-Point, à Paris, un colloque de la Fondation Jean-Jaurès sur "La gauche et le pouvoir", 80 ans jour pour jour après l'arrivée du Front populaire aux affaires.
"Nous recueillons les premiers fruits : la croissance revient, la consommation repart, l'investissement redémarre, les logements se construisent, plus nombreux, l'économie crée des emplois" et "le déficit public se situera en dessous de 3% l'année prochaine", s'est-il encore félicité.
Mais le président Hollande a multiplié aussi les signes à l'adresse de l'électorat traditionnel de la gauche et du PS.
Il faut "faire confiance aux enseignants, faire confiance à l'école de la République", a-t-il ainsi lancé.
Une nouvelle "baisse" des impôts pour les "plus modestes" interviendra en 2017 si le gouvernement dispose de "marges" budgétaires, a-t-il promis.
Et "à ce stade" des négociations, a-t-il prévenu, "la France dit non" au traité de libre-échange atlantique (Tafta) entre l'Union européenne et les Etats-Unis car elle est opposée au "libre-échange sans règle".
- "Plus de calices que de délices" -
Quant à sa "formule" maintes fois répétées ces dernières samaines - la France "va mieux" -, elle ne l'empêche pas, a-t-il assuré, de comprendre la "douleur" et la "déception" de "ceux qui souffrent, endurent et doutent de l'avenir".
Se montrant impatient, sinon galvanisé, à l'idée d'en découdre avec l'opposition, il a lancé à l'adresse de la droite : "Je sais qu'il y a celles et ceux qui veulent tout défaire, dont le seul projet est d'annuler tout ce que nous avons fait".
Si l'on "peut parfois freiner" ou "contester à juste raison, rien ne remplace l'acte de gouverner", a-t-il enchaîné, visant cette fois clairement Nuit debout.
Et d'adresser un avertissement aux frondeurs du PS, en déplorant cette "complainte qui laisserait penser, surtout au sein de la gauche, que nous n'aurions pas été à la hauteur de nos responsabilités, que nous aurions mis en cause des principes fondamentaux de notre protection sociale".
Invoquant le Front populaire mais aussi la victoire de François Mitterrand après les chocs pétroliers, François Hollande a observé: "Ce n'est jamais parce que la gauche est au pouvoir que c'est difficile, c'est parce que c'est difficile que la gauche est au pouvoir".
Mais "il arrive un moment où l'exercice lucide et courageux du pouvoir s'impose", a-t-il souligné, manière d'esquisser en creux le portrait de son propre quinquennat.
"Au pouvoir, il n'y a pas plus de calices que de délices, il y a simplement une exigence qui s'appelle le progrès", il faut "tenir bon au point que les réformes combattues lors de leur mise en oeuvre deviennent celles de tout le pays quelques années plus tard".
François Hollande s'est abstenu de réitérer son engagement de renoncer à se représenter s'il ne parvenait pas à inverser la courbe du chômage mais il a proclamé dans une référence à François Mitterrand : "Dans la bataille contre le chômage tout se joue maintenant, jamais je ne dirai qu'en la matière, on a tout essayé".
Et, se projetant au-delà de la présidentielle de 2017, il l'a martelé: "La gauche n'agit pas simplement pour aujourd'hui mais pour demain".
Et comme s'il esquissait déjà un de ses axes de campagne, le chef de l'Etat a résumé son projet politique d'une phrase : "moderniser, protéger et permettre à la France d'aller mieux tout en restant elle-même".
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