Peu après 06H00, les premiers migrants, notamment des Soudanais et des Afghans, ont commencé, dans le calme, à monter dans les bus qui devaient les emmener dans des centres d'hébergement en Ile-de-France et en province, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ils étaient debout bien plus tôt, leur paquetage à la main, tandis que certains continuaient de sortir des tentes installées sous la ligne de métro.
"On est contents de partir", explique Moustafa, un Afghan de 24 ans, qui raconte dormir ici depuis un mois. "Il y avait des bagarres tous les soirs sur le campement".
"Je préfèrerais rester à Paris, c'est là qu'il y a le reste de la communauté, du travail...", explique pour sa part Abdullah, lui aussi afghan, qui attend avec un petit groupe de compatriotes de monter dans un bus.
Il ne parle pas français mais n'envisage pas de passer en Grande-Bretagne. "C'est un bon pays ici", assure-t-il, pas découragé par son premier mois passé sous le métro.
Sur le terre-plein, les tentes serrées les unes contre les autre, les matelas et les couvertures de survie laissés près des poubelles débordant de détritus témoignent des conditions de vie très dégradées de ce campement.
Entre 400 et 500 personnes avaient été recensées la veille mais les migrants étaient largement plus nombreux lundi. Peu après 08H00, 1.044 étaient déjà partis, selon la préfecture de région, et environ 300 personnes attendaient toujours, sous la surveillance de la police, de monter dans les bus.
L'opération a mobilisé 150 membres des forces de l'ordre, selon un porte-parole de la police.
- "Pas une terre de désordre" -
Les migrants "vont demander l'asile" dans les centres d'hébergement et "ceux qui ne le font pas ou se conduisent mal, on les met dehors. La France n'est pas une terre de désordre et de pagaille", a déclaré sur place Jean-François Carenco, préfet d'Ile-de-France.
L'opération était menée par la Ville de Paris, la préfecture de région et la préfecture de police. Des représentants de France terre d'asile, Emmaüs, de l'Ofii (Office français d'intégration et d'immigration)..., étaient également présents, de même qu'Emmanuelle Cosse, ministre du Logement.
C'est la troisième fois en deux mois que ce campement de fortune est évacué. Au total, une vingtaine d'opérations de "mise à l'abri" de ce type ont été organisées à Paris depuis le 2 juin 2015, date de l'évacuation du campement de La Chapelle.
Celui de Stalingrad avait été évacué une première fois le 7 mars, puis le 30 du même mois, et à chaque fois il s'est reformé peu après. "Ce ne sont pas les mêmes", selon le préfet de région, qui souligne le nombre important de "primo-arrivants" parmi les migrants évacués lundi.
Certains occupants du campement sont partis il y a une dizaine de jours vers un lycée désaffecté du XIXe arrondissement dont le tribunal administratif, saisi par le Conseil régional, a ordonné vendredi l'évacuation. Il précisait qu'au terme d'un délai de 72 heures, la région pourrait procéder à l'expulsion de ses occupants "avec le concours de la force publique".
"On l'évacuera quand on sera prêts, il valait mieux être ici ce matin", a estimé le préfet de région, affirmant qu'"il n'y a pas besoin d'occuper un lycée pour que l'appareil d'État bouge".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.