Jean-Marie Le Pen a ouvert la journée place des Pyramides près de la statue équestre, lieu historique de l'hommage frontiste à Jeanne d'Arc, exhortant sa fille à l'unité, "condition sine qua non du succès", sans laquelle la défaite à la présidentielle lui serait selon lui promise.
A ses côtés, 400 fidèles ("un bon millier" selon son équipe), dont certains ont crié à plusieurs reprises "Journalistes ! Collabos !", ce qui a suscité quelques tensions, et plusieurs cadres du FN bravant les consignes de la direction, dont l'une des vice-présidentes du parti Marie-Christine Arnautu, l'ancien numéro deux Bruno Gollnisch et l'eurodéputée Mireille d'Ornano.
Ils ont défendu leur présence comme un geste "amical" ou de "fidélité" envers le cofondateur du parti, et dénié tout acte politique d'hostilité. Mais les frontistes "officiels" ne l'ont pas vu ainsi, plusieurs les invitant à démissionner de leurs responsabilités internes. Steeve Briois, l'un des cinq vice-présidents, a appelé Marine Le Pen à un "geste d'autorité" en leur retirant leurs fonctions dans le gouvernement du parti.
Leur cas sera abordé lundi lors d'un bureau politique du parti, a déclaré à la presse Nicolas Bay, patron de l'administration du parti.
Pour la première fois depuis 1979, le FN n'a donc pas défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc. Les responsables du parti se sont retrouvés place Saint-Augustin, devant une autre statue de Jeanne d'Arc, autour de Marine Le Pen, pour déposer une gerbe de fleurs.
- "La survie" de la France -
Ils ont ensuite rejoint plus de 2.000 frontistes, d'après le parti, réunis porte de la Villette pour un "banquet patriote et populaire", que des Femen ont brièvement tenté de perturber vers midi avant d'être interpellées.
Marine Le Pen a pris la parole vers 15 heures pour un discours d'1H20 dans lequel elle a décrit sa "France apaisée", "ambition" et "nécessité vitale" pour le pays, selon elle, mais aussi pour sa candidature, souvent jugée clivante ou inquiétante par une bonne part des Français.
Elle a comparé le combat de la pucelle d'Orléans et le sien: "Il y a près de 600 ans, la France luttait pour sa survie, pour son indépendance. Nous aussi, nous luttons aujourd'hui pour la survie et l'indépendance de la France."
Mme Le Pen a affirmé être au travail "à un an de la présidentielle", griffant au passage, comme Florian Philippot avant elle, Alain Juppé, "déjà ministre du Budget quand (elle) avait 18 ans", mais aussi l'exécutif, avec "son calife" François Hollande et ses "deux Iznogouds", Manuel Valls et Emmanuel Macron.
"Les mois qui viennent", qui seront selon elle remplis de luttes intestines dans le reste de la classe politique à l'approche du scrutin suprême, "donneront le tournis aux Français", a-t-elle garanti. Le FN, lui, "maintiendra le cap de vos problèmes et de nos solutions", a-t-elle plaidé.
Elle a appelé "tous les patriotes" à la rejoindre, ignorant le cri de son père et vantant un FN exempt des "querelles d'ego".
Mais la consigne n'est visiblement pas complètement passée parmi ses troupes. Avant Marine Le Pen, les présidents des groupes FN aux conseils régionaux ont eu droit à 4 minutes de discours chacun, que certains ont utilisé pour passer des messages politiques.
L'eurodéputée Sophie Montel, lieutenant de Florian Philippot, a ainsi lancé trois pierres dans le jardin de la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen qui la précédait, assurant que le FN "défendait la sanctuarisation de la contraception et la non-remise en cause de l'avortement", "le droit de la femme à disposer de son corps", avant de conclure son discours par un "Vive les valeurs républicaines !". Trois sujets sur lesquels la nièce de Marine Le Pen a tenu des propos d'une autre teneur récemment.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.