A un an de la présidentielle, la présidente du parti d'extrême droite entendait afficher un 1er mai "apaisé", loin de l'édition 2015 émaillée d'incidents, au coeur de la crise familiale ayant mené à l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du parti. Mais son père n'a pas manqué de faire entendre sa musique discordante.
En lieu et place du cérémonial traditionnel, le Front "officiel" s'est donc rassemblé en fin de matinée autour de Marine Le Pen, place Saint-Augustin, près de Saint-Lazare, pour un discret dépôt de gerbe devant une statue de Jeanne d'Arc.
Illustration des divisions internes, des cadres proches de Jean-Marie Le Pen, dont Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu, étaient absents. Ils avaient préféré le contre-rassemblement de Jean-Marie Le Pen et de ses "Comités Jeanne, Au secours!", place des Pyramides, autour de la statue de la Pucelle d'Orléans du sculpteur Fremiet.
Pourtant, le vice-président du parti, Florian Philippot, avait menacé d'un passage devant la commission de discipline tout frontiste qui se rendrait au rassemblement de Jean-Marie Le Pen, considéré comme "hostile au Front national".
Ces "cas particuliers" seront évoqués lors du bureau politique du parti "demain" lundi, a indiqué à la presse le secrétaire national Nicolas Bay.
- Unité, "condition sine qua non du succès" en 2017 -
Le président d'honneur exclu du FN a appelé une nouvelle fois dimanche sa fille à l'unité, "condition sine qua non du succès" en 2017, devant 400 fidèles. "S'il y a 200 personnes, on verra que j'ai encore 200 copains. Si c'est 1.000 ou 2.000, ça deviendra un fait politique", répétait ces derniers temps Jean-Marie Le Pen, d'après un proche.
Juché sur une estrade, l'octogénaire a estimé qu'"aucun signe n'a été émis dans le sens de la conciliation" par Marine Le Pen et pronostiqué qu'elle puisse dès lors être "battue au 2e tour et peut-être même au 1er" de la présidentielle.
Marine Le Pen doit s'exprimer, elle, au terme d'un "banquet populaire et patriote" porte de la Villette qui affiche complet selon le FN avec plus de 2.000 convives. Elle va, selon son bras droit Florian Philippot, "définir les contours, la méthode" de "la France apaisée", slogan du FN depuis le début de l'année pour rassurer en vue de la campagne pour l'Elysée.
Les présidents de groupes FN dans les conseils régionaux s'exprimeront avant dans l'ordre alphabétique, formule devant éviter les jalousies. "C'est l'école des fans version FN, tout le monde a gagné, ou tout le monde a perdu", raille un proche de Marion Maréchal-Le Pen, qui trouve un peu courtes les quatre minutes accordées à chacun des orateurs, la présidente du FN exceptée.
Avant le coup d'envoi du banquet, une demi-douzaine de Femen, seins nus et mini-jupes dorées, ont ouvert le champagne dimanche devant le centre de congrès, aux cris de "Vive la fin du FN", avant d'être interpellées par la police.
Les Femen ont par ailleurs posté dimanche matin sur leur compte Twitter une photo de militantes, toujours torse nu, armées de balais, faisant mine de nettoyer la place de l'Opéra à Paris, avec cette légende: "Les #Femen nettoient la haine laissée par Marine Le Pen là où elle faisait habituellement son discours".
Avec son banquet, le FN cherchait à moins s'inquiéter de débordements et plus du tout de l'affluence, raisons officieuses ayant justifié le changement de formule, couplées à une raison officielle: la présence dans un numéro récent de "Dar Al Islam", magazine du groupe Etat islamique en France, d'une photo prise lors d'une manifestation du 1er mai du FN avec la légende: "rassemblement d'idolâtres du FN. Des cibles de premier choix".
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