"Merci Épernay, merci les moussaillons, Il y a des moussaillons dans la salle? Il y a des détracteurs? Ils sont derrière leur écran, hein?", a d'entrée lancé à ses fans le chanteur, surnommé "l'Amiral", veste noire et longue chemise blanche.
Le regard caché comme toujours derrière les montures blanches de ses lunettes noires, tignasse peroxydée, Michel Polnareff a emmené le public dans son univers mélancolique.
Dans sa "Lettre à France" (1977), Polnareff chantait sa nostalgie pour son pays alors qu'il s'était exilé aux Etats-Unis". "C'est toujours d'actualité!", a confié le chanteur, voix hésitante quand il parle, intacte et cristalline quand il chante.
Absent de la scène depuis neuf ans, Polnareff (71 ans) avait préparé minutieusement ce premier concert d'une série de 40 dates, dont quatre Bercy, avec un groupe de musiciens habitués des scènes américaines, dirigé par Brad Cole, le claviériste de Phil Collins.
"Goodbye Marylou", "Tout pour ma chérie", "Tam tam": le chanteur a profité de ce retour pour rafraîchir ses classiques avec des touches de soul ou de rock.
Des chansons toutes reprises en coeur par un public de 5.000 personnes, sage au début du concert mais debout pour les dernières chansons qui accordaient plus de place à l'improvisation.
Les choristes ont rendu un hommage à Prince, mort la semaine dernière, en chantant un extrait de "Purple Rain" au milieu de "Je t'aime".
-'une première très rodée'-
"On n'a répété que jusque-là", s'est-il excusé au bout de deux heures de concert, avant de se remettre au piano pour deux chansons, "Âme câline" et "Kama Sutra".
Contrairement à sa tournée triomphale de 2007, Polnareff ne jouait pas samedi soir à guichets fermés.
"A force d'écouter toutes les fausses rumeurs, j'ai cru que la salle était vide", a plaisanté le chanteur, très sensible à ce que l'on dit de lui dans les médias et sur les réseaux sociaux.
"On a le sentiment que c'est très rodé alors que c'est une première. C'est ce qu'on attendait d'une vedette", a jugé à l'issue du concert Philippe, 56 ans, perruque blonde de Polnareff sur la tête.
"Il mélange parfaitement le tempo rock avec une orchestration classique. C'est le Che Guevara-Mozart français", assurait avant le spectacle Nicolas, 28 ans, qui avait déjà vu Polnareff en concert lors de sa précédente tournée.
Le musicien est revenu en France en famille, avec sa compagne et son jeune fils, qui l'a vu ce soir pour la première fois sur scène.
Polnareff fait languir ses fans depuis plusieurs années avec un disque qui devait précéder la tournée, et dont la sortie a été reportée plusieurs fois. D'abord annoncé pour décembre 2014, le nouvel album devrait réunir sept à neuf nouvelles chansons dont il a écrit tous les textes, et plusieurs instrumentaux.
"Il a encore la patate, on ne savait pas à quoi s'attendre. J'étais là pour les grandes chansons, pas celle sur le père Noël", a confié après le concert Agnès, 37 ans, faisant référence au dernier inédit du chanteur, "L'Homme en rouge", paru fin 2015.
Depuis 25 ans, Michel Polnareff a sorti seulement deux albums live - "Live at the Roxy" (1996) et "Ze(re)Tour 2007" (2007). Son dernier disque studio remonte à 1990 ("Kâma Sûtra").
Ce samedi marque aussi son retour sur les plateaux de télévision, avec une longue interview dans l'émission de France 2 "On n'est pas couchés", diffusée juste après le concert où il dit notamment avoir trois chansons de son album à finir.
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