Aux alentours de 05H00, le sinistre a fortement endommagé cette salle de prière musulmane située à l’entrée d’Ajaccio, dans le quartier de Mezzavia, a précisé le procureur de la République d’Ajaccio, Eric Bouillard, ajoutant que la piste criminelle était privilégiée.
La salle de prières, située derrière le stade de football de l’équipe du Gazélec Ajaccio, est l’une des deux plus grandes de la ville.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fait part de sa "solidarité aux musulmans de Corse". "Si l'origine criminelle est confirmée elle donnera lieu à la recherche active des auteurs, qui devront répondre de cet acte inacceptable devant la justice. Le ministre de l'Intérieur rappelle la détermination du gouvernement à assurer la protection de tous les lieux de culte, et à assurer la liberté de culte partout sur le territoire", a ajouté le ministre.
L'enquête ouverte pour dégradation par incendie a été confiée à la police judiciaire et aux enquêteurs de la sécurité publique.
Ce sinistre survient quelques mois après les débordements racistes et anti-musulmans qui avaient accompagné les manifestations ayant suivi l'agression de pompiers attirés dans un guet-apens dans le quartier populaire Les Jardins de l'Empereur le soir de Noël à Ajaccio.
Une salle de prière musulmane, située à proximité des Jardins de l'Empereur, avait notamment été saccagée et des exemplaires du Coran partiellement brûlés. Des slogans comme "Arabi fora" (les Arabes dehors, ndlr) ou "On est chez nous" avaient été scandés au cours de ces défilés dans le quartier populaire.
"Les dégâts sont très, très importants", a déploré auprès de l'AFP Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, qui "condamne avec force cet acte vil et odieux".
M. Zekri demande aux autorités "en qui (il a) toute confiance" de "faire toute la lumière sur cet évènement afin d'éviter l'escalade de la violence". "Il y a des gens qui veulent à tout prix mettre en péril le vivre-ensemble", a-t-il regretté, tout en appelant au calme.
Après les incidents des Jardins de l'Empereur, quelques actes antimusulmans avaient été enregistrés dans les semaines suivantes , notamment le dépôt d'une dépouille de sanglier devant une salle de prière musulmane, et des graffitis "les Arabes dehors" au bord des routes.
"Il y avait eu une accalmie depuis la fin de l'année, malheureusement, certaines personnes mal intentionnées veulent mettre le feu", regrette M. Zekri.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.