Ils assurent adopter un « ton mesuré » mais montrent tout de même les muscles. Vendredi 29 avril, le président de la Métropole Frédéric Sanchez et le maire de Rouen Yvon Robert ont formulé des « demandes fermes » à Hervé Morin, président de la nouvelle Région Normandie. Des requêtes relatives à l'équilibre régional entre Rouen et Caen.
En cause selon les deux élus socialistes : le maintien de l'emploi public à Rouen, la répartition des directions régionales entre les deux grandes villes et les modalités d'installations de l'Agence de Développement pour la Normandie. Sur tous ces sujets, Yvont Robert avance que les engagements pris par Hervé Morin ne seraient pas équilibrés.
Les agents régionaux désertent-ils Rouen ?
L'emploi public d'abord : « Il faut que Hervé Morin respecte les engagements pris et maintienne l'emploi public à Rouen. L'organigramme diffusé récemment indique qu'il n'en sera pas ainsi. Toute diminution d'emploi est un coup porté à l'économie », déplore Frédéric Sanchez. D'après lui, l'orientation actuelle aboutirait à ce que 2/3 des effectifs soient à Caen et un tiers à Rouen. Et l'élu va même jusqu'à évoquer une mobilité fonctionnelle imposée.
"Respect et équilibre, les maîtres-mots"
Sylvie Smaniottio, magistrate à la Cour des Comptes et déléguée générale à la fusion et à la réorganisation au sein de la Région, défend la démarche du nouvel exécutif : « Depuis le début, les deux maîtres-mots sont équilibre et respect. Le président a rencontré tous les agents, dans leurs bureaux, puis de façon collective. Nous leur avons envoyé un questionnaire pour sonder leurs souhaits, notamment de mobilité géographique et fonctionnelle. Une cellule d'accompagnement a été mise en place, presque tous les agents ont été reçus. » Rien n'aurait donc été imposé aux agents, tout aurait été concerté. Et si la déléguée générale reconnaît que « c'est compliqué, qu'il y a de l'anxiété », elle assure que les peurs du début se sont « atténuées car les agents se rendent compte qu'ils sont écoutés. »
Où sont les directions opérationnelles ?
La répartition des directions régionales pose également problème à Frédéric Sanchez et Yvon Robert. Selon eux, « l'engagement pris par Hervé Morin pour équilibrer les directions n'a pas été tenu, l'organigramme prévoit quatre directions à Caen, deux à Rouen ». Faux, selon Sylvie Smaniotto pour qui les directions opérationnelles ont été organisées selon une juste répartition : « Il y a cinq directeurs régionaux adjoints. Deux à Caen, deux à Rouen et une consacrée à l'éducation, à la jeunesse et à la culture, en bi-site. » Et la magistrate d'assurer que de nombreux grands chantiers seront traités à Rouen comme « les transports, l'aménagement du territoire, le lycée du futur ou le grenelle de l'apprentissage ».
L'Agence de Développement réduite à une "boîte aux lettres" à Rouen ?
Deuxième grand sujet qui indispose les élus socialistes, l'Agence de Développement pour la Normandie (ADN). Frédéric Sanchez appelle à « une correction urgente des modalités d'installation de l'ADN. Cette agence installe l'ensemble de ses organes de décision à Caen. Quelques bureaux, nous dit-on seraient en discussion pour le secteur du Madrillet. » Et le président de la Métropole de craindre que ces locaux ne soient « qu'une simple boîte aux lettres ». L'élu assure que beaucoup d'entreprises du territoire s'émeuvent de cette situation. « Quel est notre intérêt à ce que l'antenne rouennaise ne soit qu'une simple boîte aux lettres », rétorque Sylvie Smaniotto qui annonce la présence d'agents à Rouen et un équilibre de cette agence dont les locaux principaux s'installeront dans l'ex-Myriade à Caen.
Des plénières "à égalité à Caen et Rouen"
Enfin, la Métropole et la Ville demandent à ce que les sessions plénières du Conseil régional se tiennent à égalité à Caen et à Rouen. Pour l'heure, Hervé Morin s'orienterait vers des sessions uniquement à Caen. Les conseillers régionaux devront voter sur ce sujet le 26 mai. Selon Frédéric Sanchez, si Hervé Morin concentrait le siège de la Région, es sessions plénières et la majorité des directions à Caen, « il enverrait le signal d'un déséquilibre particulièrement important et symboliquement désastreux ».
La menace d'une délégation de compétences
Toutes ces revendications faites, Frédéric Sanchez a dégainé un dernier moyen de pression. Si l'exécutif régional n'accédait pas à ces demandes, « le projet Normand sera amputé du projet métropolitain. La Métropole dispose d'un outil institutionnel qui serait de demander à la Région de déléguer ses compétences sur le territoire métropolitain; C'est un acquis de la loi Mactam. » Et si l'élu assure qu'il « ne souhaite pas le mettre en oeuvre », le message est clair : « Ce n'est pas encore la crise, mais on s'en approche !»
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Installons tout ce petit monde à Alençon, Saint Lô ou Evreux !
Ces vaines plaintives sont celles d'enfants gâtés !
Si ces tristes sires avaient remporté les élections régionales, ils auraient dépouillé Caen de toute fonction régionale. De qui se moquent-ils? Ils sont décidément incorrigibles.
Au niveau des services de l'etat. Un bon 2/3 des services sont à rouen, avec 100 % dr l'"etat major" à Rouen. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas l'inverse au niveau de la region. C'est une question d'equilibre.
ils défendent leur métropole logique et normal, dommage qu'ils n'aient pas été plus actifs pour dénoncer la campagne clochemerlesque du trouduc morin.
Rouen a d'autres atouts, elle peut se permettre de faire des cadeaux à ses petits satellites qui sans ces cadeaux redeviendraient des sous préfectures endormies comme Dieppe
Ils sont indécrottables ces Fabiusiens! Pour que la Normandie soit en ordre de marche, il faut une relation de confiance entre la région et la métropole. Hervé Morin a montré jusqu'à présent qu'il était capable de négocier des compromis allant dans le sens de l'intérêt général normand avec le dossier ferroviaire et les aéroports. Frédéric Sanchez sait que Rouen ne peut que jouer la carte normande. C'est une opportunité historique pour éviter la transformation définitive de l'ancienne seconde ville de France en banlieue de Paris. C'est même la dernière qui se présente!
Le plus consternant dans cette affaire c'est de faire du chantage! De passer du blocage normand pendant 40 ans entre Haute et Basse au blocage entre Région et Métropole qui ont, c'est vrai, à peu près les mêmes compétences sur leurs territoires respectifs. Une fois de plus "l'universelle araigne" de Laurent Fabius rode à Rouen. Il doit être présent le 28 mai prochain pour un grand discours dédié à Jeanne d'Arc: nombreux écouteront religieusement le saint oracle!
L'hypocrisie dans toute sa splendeur ! On parle de ce que l'État leur a attribué ? Parce quitte à faire dans la mauvaise foi...
Ces élus défendent leur territoire, c'est leur rôle, il est tout à fait logique qu'ils usent des possibilités que leur offre la loi, la campagne de Morin a bien été bâtie sur l'anti Rouen clochemerlesque en basse normandie comme dans l'Eure ou au Havre, normal qu'ils marquent leur territoire et profitent du dynamisme de Rouen pour ne pas se laisser imposer quoi que ce soit par Morin, puisque celui ci se fait le chantre de l'organisation locale des chemins de fer et autres contre l'état jacobin, continuons la logique avec l'autonomie des grandes villes...
Maromman est un sacré phénomène ! Il devrait sortir un peu de chez lui et voir du pays, ça devient urgent ! Une telle méconnaissance et un tel mépris sont éloquents !
On voit les effets nocifs de ces fusions de régions ; on en mesurera le coût ! Combien de chauffeurs recrutés , de voitures de fonction....pour aucune efficacité supplémentaire de l'action publique