De janvier à mars, le Produit Intérieur Brut (PIB) - ensemble des richesses produites - en zone euro a crû de 0,6%, après 0,3% au quatrième trimestre 2015, selon une première estimation de l'Office européen des statistiques, Eurostat. Des chiffres meilleurs qu'aux Etats-Unis, où la croissance a ralenti sur la même période à 0,5%.
"La zone euro défie les turbulences mondiales", a estimé Bert Colijn, analyste de l'institution financière néerlandaise ING.
Ce chiffre de 0,6%, le double de celui atteint aux quatrième et troisième trimestres 2015, est bien meilleur que ce qu'attendaient les analystes, selon le consensus établi par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient sur une croissance de 0,4%.
Cette amélioration "a été probablement soutenue par les dépenses des consommateurs, mais aussi, d'après des données en provenance de France et d'Autriche, par la bonne tenue des investissements d'entreprises", a estimé Howard Archer, analyste d'IHS Global.
Autre bonne nouvelle économique publiée vendredi pour les 19 pays de la monnaie unique: la baisse des chiffres du chômage en mars à 10,2%, contre 10,4% en février (chiffre révisé pour ce mois-là).
Il s'agit du chiffre le plus faible enregistré dans la zone euro depuis août 2011. "C'est de toute évidence une bonne nouvelle pour la consommation des ménages", s'est félicité M. Archer.
De fortes disparités subsistent toutefois parmi les pays ayant adopté la monnaie unique. Le taux de chômage le plus faible en mars a été enregistré en Allemagne (4,2%), alors qu'en Grèce il s'établissait à 24,4% - en janvier 2016, faute de chiffres disponibles pour février et mars - et en Espagne à 20,4%. La France est globalement dans la moyenne, à 10,0%.
- Prix en baisse -
Si ces deux bons chiffres devraient réjouir la Banque centrale européenne (BCE) qui s'évertue depuis des mois à relancer la croissance et les prix dans la zone euro, la première estimation de l'inflation en avril devrait en revanche la préoccuper.
Les prix à la consommation ont en effet reculé en avril de 0,2%, après une inflation nulle en mars. Ce chiffre est bien moins bon que ce qu'attendaient les analystes - une inflation nulle - et il se situe très loin de l'objectif de la BCE d'un taux d'un peu moins de 2% dans l'Union monétaire, considéré comme signe de bonne santé de l'économie.
Sans surprise, c'est à nouveau les prix de l'énergie qui ont le plus tiré vers le bas le taux d'inflation: en avril, les prix de l'énergie ont reculé de 8,6%, après -8,7% en mars et -8,1% en février.
"Ce qui est particulièrement inquiétant, c'est le ralentissement de l'inflation sous-jacente", hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, a remarqué M. Colijn.
Cette dernière, plus révélatrice de la tendance, car elle ne comprend pas les produits plus volatils, atteint +0,8% en avril, contre +1,0% en mars.
Pour M. Archer, la BCE, encouragée par les bons chiffres du PIB au premier trimestre, devrait rester dans l'expectative ces prochains mois, après avoir musclé en mars son dispositif pour relancer une inflation léthargique.
Reste à savoir comment se comportera la croissance économique pour l'ensemble de l'année. Jonathan Loynes, analyste de Capital Economics, table toujours sur une croissance de 1,2% en 2016, après 1,5% en 2015.
"Nous avons vu suffisamment naître de fausses lueurs d'espoir, explique-t-il, pour hésiter avant de conclure que la zone euro est sur le chemin d'une reprise solide et soutenue".
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