"L'audience Platini-Fifa a débuté à l'heure, à 08h00 ce matin", a déclaré Mathieu Reeb, le secrétaire général du TAS, la plus haute juridiction sportive internationale, quelques minutes après l'arrivée de l'ancien N.10.
"Nous aurons besoin d'une journée complète d'audience et je ne m'attends pas à ce qu'une décision soit prise aujourd'hui", a-t-il ajouté, en soulignant ne pas savoir "quand sera disponible cette décision".
"Aujourd'hui, c'est la dernière phase d'instruction du dossier", a insisté M. Reeb, en précisant que "les experts et témoins convoqués vont répondre aux questions qu'on leur posera et (que) dans l'après midi nous aurons les plaidoiries des avocats".
Après le TAS, "la dernière étape possible sera un recours au Tribunal fédéral (suisse), qui ne sera pas un recours sur le fond", mais seulement sur les questions de droit, a-t-il également souligné.
"Aujourd'hui c'est le début du match, un nouveau match, une finale, et on est tous sur la même ligne, avait déclaré Platini avant d'entrer dans le TAS, vers 07h30. Je suis optimiste, on va gagner". L'ancien N.10 des Bleus est arrivé en voiture, suivi quelques minutes plus tard par ses avocats, dont Mes Yves Wehrli, Thibaud d'Alès et Thomas Clay.
Le 21 décembre le Français a été suspendu pour huit ans par la justice interne de la Fifa, et privé donc de toute activité liée au football, peine réduite à six ans en appel en février.
- Blatter témoin, à charge ? -
Mis en cause à la suite de la révélation d'un paiement de 1,8 million d'euros reçu en 2011 de la Fifa, pour rémunérer un travail de conseiller de Joseph Blatter, alors président, Platini avait été jugé coupable par la Fifa "d'abus de position", de "conflit d'intérêts" et de "gestion déloyale". Seule la charge de "corruption" avait été écartée.
Ce paiement suspect avait été dévoilé en septembre, sur la lancée du vaste scandale de corruption qui ébranle la Fifa. Suspect car très en retard: le paiement était en effet intervenu neuf ans plus tard, pour un travail effectué en 2002, sans aucun contrat écrit.
Ceux qui étaient alors les deux hommes les plus puissants de la planète football ont toujours affirmé qu'il s'agissait d'un solde de tout compte sur la base d'un contrat oral, engagement reconnu en Suisse.
Blatter, lui aussi suspendu six ans par la Fifa, pour ce dossier mais aussi pour une affaire de droits TV cédés à un tarif jugé trop bas, est arrivé aux alentours de 10h40 locales entre les murs du TAS vendredi. Mais en tant que témoin, appelé à la barre à la demande de la Fifa.
Une situation qui semble pour le moins paradoxale, où l'un des deux condamnés par la Fifa est donc appelé à témoigner pour justifier la sanction prise contre son co-accusé. Pour le camp Platini, il est à craindre que ce témoignage soit à charge.
"On m'a demandé d'être témoin aujourd'hui dans le cas qui préoccupe M. Platini, et moi on m'a demandé d'être le témoin de la Fifa et je l'ai accepté", a expliqué Joseph Blatter en sortant de sa voiture. "Je suis en bonne disposition et bien content d'être un témoin dans cette affaire qui nous préoccupe depuis un certain temps."
M. Blatter, avait confirmé en mars qu'il préparait lui aussi un appel contre sa suspension devant le TAS. La date de son audition n'a pas encore été fixée
Le sort de Platini est donc maintenant entre les mains des trois arbitres du TAS. Chaque partie (la Fifa et Platini) en a désigné un, puis ces deux experts en ont nommé un troisième, comme président.
- 'Il a hâte d'être entendu' -
Leur décision est cruciale pour Michel Platini: si le TAS casse la suspension de l'ancien N.10, il retrouvera son fauteuil de président de l'UEFA pour l'Euro organisé dans son pays.
Si par contre le tribunal confirme la suspension de six ans de l'ancien Turinois, l'UEFA se retrouvera de facto sans patron. A charge alors pour elle de se choisir en urgence un nouveau président si elle ne veut pas être représentée par un intérimaire.
Une éventualité que tout récemment le camp Platini écartait encore, en répétant, via Me Thibaud d'Alès à l'AFP, que "la finalité poursuivie par la Fifa dès l'origine était d'écarter M. Platini de sa présidence".
Car ce feuilleton avait débuté en pleine campagne pour la succession de Joseph Blatter à la tête de l'instance suprême du football mondial. Platini était alors le grand favori. Jusqu'à cette suspension décidée par la commission d'éthique de la Fifa, face à laquelle l'ancien capitaine des Bleus avait finalement décidé de jeter l'éponge le 7 janvier, laissant la voie libre à l'élection le 26 février de Gianni Infantino, sans ancien bras droit à l'UEFA.
Dans le cadre de ce paiement de 1,8 M EUR, M. Blatter a également été mis en examen par la justice suisse. La justice suisse avait alors entendu Michel Platini en tant que témoin assisté.
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