Après avoir annoncé à Rouen, le 30 octobre dernier, la mise en œuvre d'un plan de renforcement des brigades anti-criminalité (BAC) de la Police et des Pelotons de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie (PSIG), le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a dévoilé mardi 19 avril les contours du nouveau Schéma national d'intervention (SNI) des forces en cas d'attaque terroriste. Principal thème mis en avant dans le SNI, la disparition des « frontières » de compétences traditionnelles (les zones urbaines pour la Police et les zones rurales et périurbaines pour la Gendarmerie). En cas d'attaque d'ampleur, les unités les plus proches et immédiatement disponibles convergent sur place de manière à répondre au plus vite à la menace, de même que les unités d'intervention.
La Normandie oubliée ?
En plus du SNI, sept nouvelles antennes du RAID et du GIGN, forces d'intervention d'élite respectives de la Police et de la Gendarmerie, vont être créées. Ainsi, chaque région comptera au moins une force d'intervention spécialisée. Toutes ... sauf la Normandie qui fait exception sur la nouvelle "carte de répartition des unités d'intervention". Et pour cause, "la région bénéficie d'une situation géographique avantagée, avec la présence à moins d'une heure de route et de quelques dizaines de minutes de vol des unités d'élite de Paris et Rennes", précise Jean-Marc Magda, directeur de cabinet de la préfète de région.
Toutefois, la Normandie dispose bien d'unités d'intervention avec une Brigade de recherche et d'intervention, la "BRI Normandie", implantée à Rouen, ainsi que trois Pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG) dédiés à la protection des centrales nucléaires de Penly, Paluel (Seine-Maritime) et Flamanville (Manche), ses derniers pouvant intervenir en cas de besoin, sans pour autant délaisser la protection de leur site respectif.
Changer de stratégie
Jusqu'alors, le modus operandi en cas de crise majeure, telle que les attentats qui ont frappé Paris en 2015, consistait à effectuer un bouclage de zone en attendant l'intervention des unités spécialisées territorialement compétentes. Le nouveau schéma d'intervention change la donne en privilégiant la rapidité puis la montée en puissance de la réponse. "La procédure d'urgence absolue permet à toute unité d'intervenir sur tous les points du territoire sans critère de compétence autre que la proximité et la disponibilité immédiate en cas de crise(s) majeure(s)", précise le nouveau Schéma national. Les unités intermédiaires de proximité telles que les BAC et PSIG, sont désormais à même d'intervenir en premier lieu, en isolant la menace y compris en cas de confrontation directe avec elle, interrompant de fait la commission des exactions. Les unités spécialisées interviennent alors dans un second temps pour déjouer d'éventuels pièges et donner l'assaut final afin de neutraliser la menace, en l'occurrence, les terroristes.
Pour l'heure, "un plan d'intervention est en cours de finalisation", indique Jean-Marc Magda à la Préfecture de Seine-Maritime. "Il devrait être pleinement opérationnel avant l'été, ajoute-t-il avant de souligner que les forces de première intervention régionales que sont les BAC, la BRI Normandie, les PSIG Sabre, et les PSPG, ont d'ores-et-déjà et depuis plusieurs mois, commencé à effectuer des entraînements poussés dans le domaine de l'antiterrorisme." Que l'on se rassure donc : si Rouen ne bénéficie pas de l'implantation directe d'unités d’intervention d'élites, elle est l'un des territoires les mieux protégés par la présence accrue d'unités d'intervention intermédiaires.
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