Celui que les médias italiens avaient surnommé "le capitaine couard" avait été condamné l'an dernier à 16 ans de prison en première instance.
La première audience de ce nouveau procès doit débuter en début de matinée à Florence (Toscane), en l'absence de Schettino.
Le tribunal devrait procéder à la constitution des parties civiles, ainsi qu'à la lecture de l'acte d'accusation, lors d'une séance très technique. Pour le mois de mai, onze audiences sont d'ores et déjà planifiées.
Le Costa Concordia, qui naviguait trop près de la côte de l'île du Giglio (Toscane), avait heurté un rocher dans la nuit du 14 janvier 2012. Son épave en partie immergée avait ensuite été renflouée et remorquée en juillet 2014 au port de Gênes pour y être démantelée.
Dans un mémoire déposé auprès des autorités judiciaires et que les médias italiens se sont procuré, Francesco Schettino invoque des "motifs personnels" pour ne pas se présenter aux audiences prévues lors de ce procès en appel, pour lequel il est une nouvelle fois le seul à comparaître.
"A moins que les juges n'estiment utile que je sois à nouveau entendu", fait-il savoir dans ce document.
C'est pour éviter la même "surexposition médiatique" que lors du procès en première instance, débuté le 17 juillet 2013, qu'il a pris cette décision.
"Nous demanderons que soient redéfinies les responsabilités de tous les protagonistes de cette affaire, et pas seulement celle de notre client", a expliqué à l'AFP l'un des deux avocats de l'ex-commandant, Donato Laino, pour qui Schettino doit être acquitté.
Avec son collègue Saverio Senese, Me Laino plaidera "l'accident organisationnel", mettant en cause la compagnie Costa mais également les responsables du port voisin de Civitavecchia et le timonier indonésien du paquebot.
- Le parquet réclame le maximum -
Le 11 février 2015, le tribunal de Grossetto (Toscane) avait condamné Francesco Schettino à 16 ans de réclusion pour homicides involontaires, abandon de navire et de personnes mineures ou en situation de handicap et désastre environnemental.
Sitôt la sentence prononcée, les avocats de l'ex-commandant du paquebot avaient fait appel.
Le parquet de Grossetto avait ensuite également fait appel de la décision, arguant que la peine prononcée n'était pas assez forte et demandant le maximum, soit 26 années de réclusion.
Dans leurs conclusions, les juges avaient écrit qu'au moment où Schettino avait choisi de descendre dans une chaloupe de sauvetage, abandonnant à leur sort les quelque 2.000 personnes encore à bord, il l'avait fait en toute conscience.
Le procureur avait également qualifié de "criminel" le choix du commandant d'amener son navire à "saluer" l'île du Giglio, le conduisant à s'échouer sur les rochers.
L'accusation avait également estimé que l'ordre d'évacuer avait été donné bien trop tard et que l'évacuation s'était ensuite faite dans l'improvisation.
Lors d'un interrogatoire serré, Schettino avait minimisé sa responsabilité, s'efforçant d'apparaître comme un commandant mal informé par son équipage, jugé pas assez professionnel.
Mais c'est surtout sa décision de quitter le navire, alors que des centaines de passagers s'y trouvaient encore, qui avait particulièrement choqué en Italie et au-delà.
Lors de son interrogatoire, il avait expliqué avoir été contraint "par la force de gravité" à quitter son navire.
A ce moment là, "je dois soit me jeter à la mer, ce qui aurait peut-être été mieux, soit sauter dans la chaloupe", avait alors expliqué Schettino.
L'ex-commandant, en choisissant la chaloupe, était devenu l'homme le plus détesté d'Italie. Une fois à terre, un des responsables de la capitainerie du port de Livourne (Toscane), l'avait sommé de remonter à bord, en vain. Cet ordre, "Capitaine Schettino, remontez à bord, putain !", fera le tour du monde.
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