Je vous donne aujourd'hui ma critique du film « Omar m'a tuer » , de Roshdy Zem , avec Sami Bouajila et Denis Podalydès.
Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans la cave de sa villa de Mougins. Des lettres de sang accusent : « Omar m’a tuer ». Quelques jours plus tard, Omar Raddad, son jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Il parle peu, comprend mal le français, a la réputation d’être calme et sérieux. Dès lors, il est le coupable évident. Il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié, mais toujours coupable aux yeux de la justice. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…
Une fois n'est pas coutume, le cinéma français revient sur une affaire judiciaire de chez nous, et qui n'est pas si éloignée de nous dans le temps. On y voit le procès de 1991, l'enquête de cet écrivain en 1994 et la grâce d'Omar Raddad par Jacques Chirac en 1998. Le spectateur fait des allers-retours dans la chronologie de l'affaire mais ne perd pas le film, c'est une des forces du film.
La 2ème , c'est l'interprétation de Sami Bouajila, unanimement reconnu comme très ressemblant au vrai Omar et confondant de réalisme par son jeu. Une très belle interprétation qui nous subjugue un temps.
Puis on commence à voir les failles du film. On aurait aimé revivre l'enquête de l'écrivain Pierre-Emmanuel Vaugrenard pas à pas et faire des découvertes dans les preuves et contre-preuve en même temps que lui, afin d'apporter du suspense et de la tension à l'affaire. Ici nous avons plutôt affaire à un compte-rendu de toutes les étapes de son enquête personnelle, on se sent du coup beaucoup moins impliqué.
Mais ce qui dérange vraiment, c’est le parti-pris du film. A aucun moment on ne peut envisager la culpabilité d'Omar Raddad. Pourtant l'affaire n'est toujours pas finie, il a été gracié mais non déclaré innocent. Cette affaire est l'une des plus ambiguës de ces dernières années, les faits ont tendance à montrer son innocence pendant un temps puis ça s'inverse et la valse continue... Il aurait donc fallu pouvoir nous montrer cette part de doute et de mystère. Là nous n'avons pas le choix ; il faudra se contenter de son innocence sans hésitation.
Omar m'a tuer, un film bancal sur le fond mais pas inintéressant sur la forme, depuis mercredi au cinéma.
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