L'ainé s'adapte au système scolaire français et fait de gros efforts. C'est plus difficile pour le plus jeune, qui souffre des blagues à caractère raciste de ses camarades.
Un jour, le premier décide de se confier à son Conseiller principal d'éducation (CPE), au collège. Il évoque des réactions violentes de son père. L'assistante sociale met alors un mot dans le cahier de correspondance de l'enfant. L'homme a alors un rendez-vous, qu'il prend fort mal. « Je ne frappe pas mes enfants, par contre personne ne me propose de l'aide pour mon fils victime de blagues raciales ! » Il lui est alors expliqué que le cahier de correspondance est fait pour informer, non pour sanctionner.
Le 25 novembre 2015, le plus jeune pleure, disant avoir été frappé la veille à coups de ceinture, de pied et de poing par son père. L'examen médical révèle des hématomes à la mandibule, au cou, au sternum, aux avant-bras. Le plus âgé souffre lui de douleurs temporale et porte d'anciennes traces de coups dans le dos. C'est alors que l'épouse du père (sa seconde femme) se décide à parler.
Ces violences avaient lieu plusieurs fois par semaine
L'homme comparaissait le mardi 26 avril devant le Tribunal de grande instance de Caen pour violence sur mineur par ascendant, faits commis du 1er janvier 2014 au 25 novembre 2015. L'épouse raconte à la barre : « Il arrivait que les enfants fassent des devoirs jusqu'à minuit et prennent des coups de ceinture dans le dos lorsqu’ils ne comprenaient pas. Ces violences avaient lieu plusieurs fois par semaine. Ce soir là, leur père s'est aperçu qu'ils avaient imité sa signature dans leurs cahiers de correspondance, par peur de les lui présenter. Le père les a giflé et a mis des coups de pied et de poing au plus jeune. Je lui ai dit que ce n'étaient que des enfants, mon mari me faisait peur. Avant il ne frappait jamais avec une ceinture. Je ne suis pas toujours d'accord avec ses choix éducatifs, mais il les aime, il fait beaucoup de sport avec eux. Avec moi, il n'est pas violent physiquement, juste de façon verbale. »
« J'ai un rôle de père »
Le prévenu s'explique : « Ils me cachaient leurs notes, je me suis emporté, c'est vrai, mais une seule fois. Il ont trahi ma confiance. J'ai un rôle de père, je n'ai pas besoin de conseils pour éduquer mes enfants. J'ai été élevé ainsi, je vouvoyais mes parents. Mon père était colonel. »
Le procureur souligne qu'il y a une dimension culturelle dans cette éducation, qu'au Burkina Faso est véhiculé une image patriarcale qui date d'il y a 50 ans. L'homme est condamné à 2 mois de prison avec sursis.
Il n'a pas revu ses deux fils placés en famille d'accueil depuis ce jour.
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Affligeant...... Comment peut on se comportait ainsi avec ses enfants? La condamnation n est pas très importante au regard des faits de maltraitance commis et des dégâts sur ses enfants........