Les braises sont encore tièdes que déjà des machines déblayent les décombres. Quelques heures plus tôt sur ce coin de la presqu'île, un incendie a ravagé les 500 m2 de la maison Savare, jouxtant la bibliothèque Alexis de Tocqueville à Caen. Déjà, il faut panser le passé pour penser l'avenir. En conseil municipal, lundi 25 avril, le sujet a ouvert les débats. Une partie de l'opposition, via Xavier Le Coutour, ancien maire adjoint à l'urbanisme, a proposé que "la maison soit reconstruite, afin d'être intégrée à un ensemble urbain à côté de la bibliothèque à vocation régionale".
Un aménagement était prévu
Pour bâtir à nouveau cette maison érigée en 1858, qui avait déjà dû être reconstruite suite à un incendie à la fin du XIXe siècle, il faudra une volonté politique forte. En 2012, les élus avaient dû batailler pour exproprier la SARL Rava France, du terrain sur lequel a été érigée depuis la nouvelle bibliothèque. Cette société possède toujours le pavillon Savare aujourd'hui. "C'est un juge qui avait dû trancher pour fixer le prix à l'époque", se souvient Xavier Le Coutour.
Pour préempter un bien immobilier, il faut qu'il soit en vente, ce qui n'est pas le cas. Et pour procéder à une expropriation, il faut qu'un projet de reconversion existe. Et il serait en passe d'aboutir selon la municipalité, même si le terrain pourrait être vendu sans qu'il n'y ait besoin d'en passer par une procédure judiciaire. "Nous avons déjà été en contact avec eux par le passé, et nous espérons lancer un appel d'offre pour septembre qui inclura la nécessité de traduire l'esprit Savare qui vient d'être mis à mal", explique Sonia de la Provôté, maire adjointe à l'urbanisme. Une opération mêlant services, commerces et logements y est prévue. Lundi, peu de temps après le départ de l'incendie, des représentants de Rava France était en mairie pour discuter du projet. "Un rendez-vous prévu de longue date", assure-t-on en municipalité.
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donc un incendie qui tombe à point pour la reconversion du site de 500 m2, certainement convoité par les investisseurs.
Demander à un promoteur immobilier de « respecter l’esprit Savare qui a été mis à mal » mais elle se fout littéralement du monde notre amie Sonia !!! La défausse qui génère l’incurie générale en matière de préservation, valorisation, transmission du patrimoine urbain caennais qui a survécu à 1944 ou celui de la Reconstruction va donc se poursuivre selon la formule cynique du docteur Henri Queuille, ministre de la Ive République qui disait : « il n’est de problème dont l’absence de solution ne finisse par venir à bout » On a frôlé le drame humain l’autre jour avec cet incendie qui a détruit ce qui par principe est plus précieux à Caen qu’ailleurs : un bâtiment ayant survécu à 1944
Faute d’anticipation, de volonté politique affirmée, on a la désagréable impression que les élus attendent que la promotion immobilière achève tous les « coups partis » dans de multiples opérations de table rase et pour nous infliger une architecture d’une médiocrité insigne… avant que les contraintes ne soient plus exigeantes dans l’avenir : faut-il que tout ce que tout soit démoli pour que sortent enfin les fameuses aires de valorisation de l’architecture et du patrimoine ? Et Monsieur l’ABF du Calvados va-t-il faire autre chose que de choisir la couleur des balcons et des enduits qui sortent d’ordinateurs et de logiciels qui se prennent pour des architectes ?
Ainsi, on constatera non sans colère et amertume que 70 ans après les bombes de 1944, les destructions intégrales demeurent la règle (rénovation sur table rase) alors qu’il faudrait inciter fortement la promotion immobilière à faire des opérations plus qualitatives de réhabilitation-transformation-extension.
On a subi la destruction et la défiguration du site du couvent Saint Vincent de Paul rue de Bayeux (résidence des « bals cons ») On a subi la destruction du Bon Sauveur et de son cloître alors qu’il avait été préservé durant l’enfer de l’été 1944 pour donner l’asile aux civils bombardés : ce lundi on vient d’échapper au pire mais 150 ans d’histoire urbaine et industrielle caennaise viennent de disparaître : c’est le 3ème avertissement et en principe, la sanction vient juste après. Et la sanction de cette incompétence édilitaire plutôt pathétique (cf le conseil municipal de lundi 25 avril au soir) doit venir des Caennais : je les invite à former une chaîne de vigilance accrue autour des sites où des mauvais coups immobiliers sont en préparation en surveillant activement les abords et les affichages administratifs (permis de démolir et de construire), en faisant tous les recours nécessaires pour bloquer tous les mauvais projets car les élus ne font pas leur travail ainsi que l’administration publique en la personne de l’ABF du Calvados qui vient d’être sanctionné par le tribunal administratif pour « erreur manifeste d’appréciation » dans l’affaire d’un mauvais immeuble devant défigurer l’hôtel Daumesnil (XVIIe siècle)
Les urgences sont les suivantes :
Les pavillons années 1920 du bd Réthel
La villa 1870 de l’avenue de Creuilly
Le pavillon Hamelin 1950 de la rue Pigacière
L’avenir du clos Vaubenard (ancien CHR Clémenceau)
Le palais Fontette (XVIIIe siècle) dont les intérieurs ne sont pas totalement protégés.
L’ancienne école des Beaux arts (XVIIIe s) rue de Geôle
L’hôtel de Than (XVIe siècle) bd des Alliés qui vient d’être racheté pour faire des appartements de luxe
Et bien entendu, le projet d’immeuble commercial sur le 4ème côté de la place de la République
Merci Chaunu..tout est dit en quelques traits de dessin... Le hasard fait bien les choses!!! AH§ les crocros, les crocos du bord l'Orne......vous connaissez la chanson!mais ils sont toujours là....