"Mercredi, jeudi et vendredi seront chômés dans le secteur public, à l'exception des tâches fondamentales et nécessaires", a déclaré le vice-président Aristobulo Isturiz, précisant que les classes seraient également suspendues le vendredi pour les écoliers, de la maternelle au lycée.
Le vice-président s'exprimait depuis la principale centrale hydroélectrique du Venezuela, la centrale de Guri à Bolivar (sud-est), qui fournit 70% de l'énergie électrique du pays et se trouve à un niveau anormalement bas.
Cette mesure, dont la durée n'a pas été précisée, s'ajoute à d'autres initiatives prises récemment par le président Nicolas Maduro pour économiser l'électricité, alors que le pays sud-américain est confronté à une triple crise: économique, énergétique et politique.
La semaine dernière, le gouvernement a ainsi annoncé que l'électricité serait coupée quatre heures par jour pendant 40 jours dans les dix Etats (sur 24) les plus peuplés, à l'exception de la capitale Caracas.
Il a aussi décrété un prochain changement de fuseau horaire de 30 minutes, la création de nouveaux jours fériés ou la réduction à six heures par jour du temps de travail dans les ministères.
Les grands consommateurs de courant, dont les hôtels, doivent quant à eux pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en électricité neuf heures par jour, ce qui a amené les centres commerciaux à réduire leurs horaires d'ouverture.
Selon le gouvernement socialiste, les 18 réservoirs d'eau du Venezuela souffrent de la sécheresse provoquée par El Niño, phénomène météorologique particulièrement virulent en Amérique latine.
Mais l'opposition, majoritaire au Parlement, accuse l'exécutif de ne pas avoir investi assez dans le réseau électrique pour faire face à la demande.
Le Venezuela, qui dispose des plus larges réserves pétrolières de la planète, est pénalisé par la chute des cours du brut qui apporte 96% de ses devises.
Cette crise se traduit par des pénuries de produits de première nécessité (dont Caracas ne peut plus payer l'importation), obligeant les Vénézuéliens à faire la queue pendant des heures devant les centres commerciaux et à supporter la pire inflation au monde, à 180% par an en 2015.
Dans ce contexte, le président Maduro est soumis à une pression de plus en plus forte de l'opposition, qui a obtenu mardi une victoire symbolique: le Conseil national électoral (CNE) l'a autorisée à rassembler des signatures pour déclencher la procédure de référendum révocatoire contre le président.
Une commission du CNE "remettra le formulaire pour activer le référendum révocatoire à l'encontre du président", exigé par la coalition d'opposition de la Table pour l'unité démocratique (MUD), selon un communiqué de l'organisme, pourtant réputé proche du gouvernement.
L'opposition devra désormais récolter les signatures d'1% des électeurs (soit 197.978 personnes) du pays pour franchir la première étape de la procédure.
Dans un deuxième temps, il lui faudra en collecter quatre millions pour organiser le référendum sur un départ de M. Maduro, au pouvoir depuis 2013.
Le chef du groupe d'opposition au Parlement, Julio Borges, a plaidé pour "un référendum cette année et l'élection d'un gouvernement d'unité nationale pour réussir à nous sortir de ce chaos".
Le référendum révocatoire peut être sollicité une fois que le président a effectué la moitié de son mandat, le 19 avril dernier dans le cas de Nicolas Maduro.
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