Il se faisait appeler Marion. Derrière un écran d'ordinateur, le prévenu entrait en contact avec des jeunes gens qu'il côtoyait dans sa vie quotidienne. Des adolescents qu'il parvenait à convaincre de se déshabiller et de se masturber devant une webcam. « Il faisait ensuite croire qu'il avait enregistré. Que si les jeunes ne recommençaient pas, il allait tout diffuser sur Internet », raconte la mère de deux victimes, nourrice des propres enfants du prévenu à Frénouville.
Il y a huit ans, Marion contacte Émeline* par MSN. Elle n'a alors que 15 ans et n'imagine pas un instant que derrière cette « amie » virtuelle se cache « un prédateur », selon son père. Marion affirme qu'elle est en possession d'une vidéo intime de la jeune fille avec son petit ami. Que si le couple ne recommence pas, en live, le contenu sera intégralement dévoilé sur la toile. Les adolescents prennent peur et s'exécutent. Une fois. Avant « d'enterrer l'affaire ».
En avril 2015, son petit frère, Vincent*, est entendu par les gendarmes. Émeline découvre alors que le jeune homme, 17 ans aujourd'hui, a lui aussi été victime de Marion. Et surtout, elle apprend l'identité de l'homme qui se cache en fait derrière ce faux profil. Écoutez Émeline :
Émeline (prénom d'emprunt)
L'enquête révélera que l'entraîneur de basket a fait au moins dix-sept victimes. Le 22 mars dernier, le ministère public a requis deux ans de suivi socio-judiciaire, avec interdiction de pratiquer une activité en contact avec des mineurs, à l'encontre de l'entraîneur de basket. « Ça me révolte », s'insurge le père d’Émeline et Vincent. « Dans six mois, il recommence », poursuit-il.
Le délibéré est attendu en début d'après-midi.
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