"Certains pensent peut-être qu'il y aura un accord de libre échange USA/Royaume-Uni mais cela n'arrivera pas de sitôt (...) Le Royaume-Uni sera en queue de peloton", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre britannique David Cameron.
"Nous sommes concentrés sur les négociations avec le grand bloc", c'est-à-dire l'UE, a-t-il ajouté. "Les Etats-Unis veulent un Royaume-Uni fort comme partenaire. Et le Royaume-Uni excelle lorsqu'il contribue à diriger une Europe forte", a-t-il insisté.
Dès son arrivée à Londres pour une visite de 4 jours, M. Obama a plongé dans la bataille du référendum, en se livrant à un vibrant plaidoyer en faveur du maintien de son allié britannique au sein de l'UE, une question qui déchire le pays.
"L'Union européenne ne diminue pas l'influence britannique - elle l'amplifie", a écrit M. Obama dans une tribune au ton très personnel parue dans le quotidien Daily Telegraph peu après son arrivée.
M. Cameron a de son côté souligné que le traité de libre échange commercial (TTIP), en cours de négociation entre les Etats-Unis et l'UE, "ferait gagner des milliards à nos économies".
Son pays serait exclu de cet accord en cas de sortie de l'UE.
"Nous travaillons dur pour faire avancer (ces négociations) parce que cela ferait gagner des milliards à nos économies et donnerait l'exemple au reste du monde ", a ajouté M. Cameron.
Le président américain a par ailleurs exclu l'envoi de troupes au sol en Libye. "Il n'y a aucun projet pour (envoyer) des troupes au sol en Libye", a-t-il dit."Je ne pense pas que cela soit nécessaire. Je ne pense pas que ce cela serait bien accueilli par le nouveau gouvernement (libyen). Ce serait envoyer le mauvais signal".
Il s'est enfin déclaré "très inquiet" pour la trêve en Syrie, se demandant "si elle est durable".
-"Président anti-britannique"-
Accompagné par son épouse Michelle, Barack Obama a entamé sa cinquième visite au Royaume-Uni par un déjeuner avec Elizabeth II, qui avait fêté la veille ses 90 ans.
Sous un ciel gris, le couple Obama a été accueilli par la reine et son époux, le prince Philip, à la descente de l'hélicoptère, au pied du château de Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Londres.
Le président américain a souhaité son anniversaire à la reine, "l'une des personnes que je préfère", a-t-il dit devant la presse, et lui a offert "un album photo personnalisé de ses différentes visites aux Etats-Unis, montrant ses rencontres avec les présidents américains successifs et leurs épouses", selon la Maison Blanche.
Les partisans d'un Brexit ont quant à eux dénoncé ses propos et hurlé à l’ingérence. "Faites ce que je dis et non ce que je fais", a déploré l'exubérant maire de Londres, Boris Johnson, dans le quotidien populaire Sun, dénonçant "l’hypocrisie" et "l'incohérence" du président américain.
Polémique, il a également rappelé les racines kényanes de M. Obama et déterré la légende, pourtant démentie, selon laquelle le président américain avait renvoyé à l'ambassade du Royaume Uni un buste de Winston Churchill dès son arrivée à la Maison Blanche en 2009.
"Obama n'aime pas beaucoup les Britanniques. Son grand-père a grandi au Kenya, une ancienne colonie britannique. Ca lui reste en travers de la gorge", a déclaré à l'AFP Nigel Farage, le chef du parti anti-immigration Ukip. Il a dénoncé "une ingérence malvenue de la part du président américain le plus antibritannique qui ait jamais existé". "Heureusement, il quitte bientôt ses fonctions", a-t-il ajouté.
Au contraire, "j'aime Winston Churchill, j'aime ce mec", a rétorqué M. Obama, soulignant qu'un second buste trône toujours au second étage de sa résidence à Washington où il peut le voir tous les jours. Mais dans le bureau ovale, où l'espace est limité, "vous comprendrez qu'en tant que premier président afro-américain il m'ait semblé approprié d'avoir un buste de Martin Luther King dans mon bureau" à la place de celui de Churchill, a-t-il ajouté.
"Les eurosceptiques feraient mieux de se taire. L'intervention personnelle inhabituelle de M. Obama pourrait faire basculer les indécis et conforter le camp des pro-UE", a dit à l'AFP Richard G. Whitman, professeur en relations internationales à l'Université de Kent.
Selon un sondage express réalisé par Sky Data, 60% des Britanniques jugent que M. Obama ne devrait pas intervenir dans le débat. Mais 25% se déclarent plus enclins à voter pour le maintien dans l'UE après son plaidoyer, contre 17% à penser le contraire.
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Qui dirige l’Europe ?
Le sous-entendu de B.Obama le 22 avril au Royaume-Uni est plutôt : « …Et le Royaume-Uni excelle lorsqu'il contribue à [nous permettre de] diriger [l’UE]… »
Obama était déjà intervenu le 24 juillet 2016 à la télévision britannique pour demander que le Royaume-uni reste dans l’UE et l’UPR s’en est fait l’écho : minilien.fr/a0px0s
En fait, les USA veulent faire coïncider l’UE et l’Otan pour garantir la tête de pont décrite par Zbigniew Brzezinski Conseiller du président Carter de 1977 à 1981 dans Le Grand Echiquier 1997, que forme l’Europe occidentale en Eurasie. La déclaration transatlantique du 22/11/1990 initie, deux ans avant le traité de Maastricht signé le 7/2/1992, déjà la collusion entre l’UE et les USA et les prémices du traité transatlantique.