Selon les autorités locales, cette secousse, dont la magnitude a été évaluée à 6,1 par l'Institut américain de géophysique (USGS), est une réplique du séisme de magnitude 7,8 qui a dévasté la côte Pacifique de l'Equateur samedi soir, faisant au moins 525 morts.
"Ce sont des répliques. Nous avons eu deux séismes à l'aube, un à 03h33 (08h33 GMT) et un autre à 03h35 (08h35 GMT), de magnitudes 6,1 et 6,3", a expliqué à l'AFP Mario Ruiz, directeur de l'Institut géophysique d'Equateur.
Depuis samedi et le pire tremblement de terre qu'ait connu le pays en près de 40 ans, plus de 500 répliques de diverses intensités ont été enregistrées. Ce phénomène, qui pourrait se poursuivre pendant plusieurs jours, selon les experts, complique la tâche des secouristes.
Cette nouvelle secousse, prolongée, a semé la panique parmi les secouristes et les rescapés, sans toutefois provoquer de nouveaux dégâts, selon les journalistes AFP présents sur place.
Plus de 900 secouristes, pompiers, médecins et spécialistes de 20 pays, dont la Colombie, le Chili, le Mexique, le Venezuela et l'Espagne, poursuivaient mercredi soir leur quête effrénée de survivants.
Selon le président équatorien Rafael Correa, qui a appelé mercredi à la création d'une autorité sud-américaine en charge des catastrophes naturelles, on compte 525 morts et 5.733 blessés.
Le nombre de disparus a été revu nettement à la baisse, passant de 1.700 à 163, selon M. Correa.
"Malheureusement, le nombre de morts va augmenter mais à un rythme moins rapide car on a déjà retrouvé beaucoup de cadavres", a assuré le chef de l'Etat.
Le séisme est d'ores et déjà le plus meurtrier en Amérique latine depuis celui qui avait frappé Haïti en 2010 et avait fait entre 200.000 et 250.000 morts).
Au moins onze étrangers figurent parmi les victimes, de nationalités canadienne, colombienne, britannique, cubaine, irlandaise et dominicaine selon diverses sources officielles, alors que le tremblement de terre a touché les zones touristiques de l'Equateur.
- 'On veut de la nourriture' -
Près de quatre jours après le séisme, l'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait mercredi, les rescapés critiquant la lenteur des secours et souffrant du manque de vivres.
Sur la route de Pedernales à Cojimies, un homme âgé a mis un tronc en travers du bitume pour attirer l'attention avec un panneau en carton: "On veut de la nourriture".
Les distributions d'eau et de vivres commençaient dans les zones les plus éloignées de la province de Manabi, de loin la plus touchée. Même si le mauvais état des routes rendait parfois difficile les distributions.
A Manta, plus de 200 volontaires préparaient des rations alimentaires et de produits de base, comme des couches et du papier toilette, dans un centre de distribution, a constaté l'AFP.
La crainte de pillages et l'instabilité des construction a conduit les commerçants à fermer leurs portes, tout le long du littoral équatorien.
"Nous n'avons ni eau, ni aliments. Mais les magasins, soit ils sont fermés, soit ils vendent très cher. Certains ont augmenté les prix, passant de un à cinq dollars", a dénoncé auprès de l'AFP Andrés Mantuano, habitant de Manta (ouest), une des villes les plus dévastées.
Dans cette cité balnéaire de 253.000 habitants, le président Rafael Correa s'est déplacé lui-même pour tranquilliser les sinistrés, désemparés face aux immeubles en ruines et à l'odeur des corps en décomposition, accentuée par le soleil de plomb.
Il leur a promis que des ravitaillements arrivaient, se montrant aussi rassurant sur l'avancée des secours: "Cinquante-quatre personnes ont été sauvées (des décombres). Tout cet effort a valu la peine".
Mais certains pompiers se montraient eux aussi critiques sur la façon de procéder.
"Malheureusement, on n'a pas laissé les 72 heures nécessaires pour permettre aux équipes d'opérer" à mains nues avant l'intervention des engins lourds, a confié à l'AFP le lieutenant Ricardo Méndez, commandant des pompiers de la ville colombienne de Pasto, venu en renfort à Pedernales, épicentre du séisme.
Dans cette ville côtière de 60.000 habitants prisée par les touristes, le stade de football a été transformé en morgue improvisée.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.