Quatre modèles de mini-véhicules (cylindrées de moins de 660 cm3), une catégorie populaire dans l'archipel, sont concernés, dont 468.000 unités fabriquées pour son compatriote Nissan (Dayz et Dayz Roox).
Cette annonce intervient au moment où l'industrie automobile est soumise à des contrôles accrus, alors que le géant allemand Volkswagen est aux prises avec un scandale de moteurs truqués.
"Nous exprimons nos excuses les plus profondes à tous nos clients et autres parties affectées", a déclaré le patron du groupe japonais, Tetsuro Aikawa, lors d'une conférence de presse au ministère des Transports.
Le constructeur a joué sur les chiffres relatifs aux pneus, affichant ainsi des performances de consommation de carburant supérieures de 5 à 10% à la réalité, ont par ailleurs précisé des médias.
"Notre client Nissan a découvert des écarts entre les chiffres fournis et ceux constatés et nous a demandé de revoir nos valeurs", a expliqué Mitsubishi Motors dans un communiqué.
"Nous avons décidé d'arrêter la production et les ventes des modèles en cause", a-t-il ajouté, précisant que Nissan avait fait de même.
Le groupe de Carlos Ghosn a confirmé cette version dans une déclaration distincte. "Nous avons aussitôt porté ces divergences à l'attention de Mitsubishi, qui est responsable du développement et de l'homologation des véhicules", a souligné Nissan. "En réponse à notre requête, il a admis avoir manipulé intentionnellement les données".
"Nous nous concentrons sur nos clients et évaluerons ensuite la situation", a réagi un porte-parole, interrogé sur une possible rupture de la collaboration avec Mitsubishi Motors. Des discussions de compensation financière sont en cours.
- 'Dommages importants' -
L'annonce, juste avant la clôture de la Bourse, de l'organisation de ce point presse avait fait plonger l'action de plus de 15%, sa plus forte chute en pourcentage depuis 2004, quand le groupe était en mauvaise posture.
Mitsubishi Motors affiche désormais une santé plutôt bonne, mais il a frôlé la faillite il y a une douzaine d'années, à la suite d'un scandale de camouflage de défauts en infraction à la loi sur les rappels. L'affaire, grandement médiatisée, avait fait vaciller l'entreprise et valser ses dirigeants pendant plusieurs années.
Connu pour ses 4x4 Outlander et Pajero, Mitsubishi Motors Corporation (MMC) écoule environ un million de véhicules par an. Pour l'ensemble de l'année close fin mars 2016, la société vise un chiffre d'affaires de 2.260 milliards de yens (18 milliards d'euros).
Son patron a d'ores et déjà prévenu: "Ce n'est pas un problème simple. Nous avons besoin de temps (pour évaluer l'impact sur les résultats), mais une chose est sûre, les dommages seront importants", a-t-il dit.
L'enquête interne a révélé que "la méthode de tests utilisée, non conforme aux exigences de la loi japonaise, a été appliquée à d'autres modèles produits par MMC pour le marché japonais".
"Eu égard à la gravité de ces questions, nous allons aussi mener des investigations relatives aux produits fabriqués pour les marchés étrangers", avec l'aide d'un "comité composé uniquement d'experts externes", a indiqué le groupe.
L'affaire rappelle le scandale qui a éclaté chez Volkswagen en septembre dernier. Le colosse allemand a admis avoir installé dans 11 millions de ses véhicules dans le monde un logiciel capable de falsifier les valeurs d'émissions polluantes des moteurs diesel. Il risque des dizaines de milliards d'euros d'amendes et de dommages et intérêts.
"Il se pourrait que ce soit différent du problème Volkswagen, mais le marché est devenu très sensible à ce genre de nouvelles", a commenté pour l'agence Bloomberg Seiji Sugiura, analyste au centre de recherche Tokai à Tokyo. "C'est mauvais pour l'image de la compagnie, d'autant plus que ce n'est pas la première fois que Mitsubishi a ce genre de problèmes".
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