Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dévoilé mardi après-midi le "schéma d'intervention" censé mettre les unités d'élite en ordre de bataille en cas d'attaque d'envergure. L'idée générale est d'améliorer la coopération entre unités et de permettre leur arrivée rapide lors d'une attaque "multisites" comme celle qui a fait 130 morts le 13 novembre à Paris, en faisant fi des rivalités et des compétences territoriales.
Il est plus d'une heure du matin lorsque M. Cazeneuve arrive à la gare Montparnasse accompagné du préfet de police de Paris, Michel Cadot.
Un PC de sécurité est installé dans la gare regroupant policiers de la BRI et du Raid et gendarmes du GIGN. Caméras, plans, radios...les trois unités travaillent de concert, sous un commandement unique.
Selon le scénario, neuf "terroristes" ont fait irruption dans la gare, tuant plusieurs voyageurs. Trois d'entre eux se sont dirigés vers le hall des billets et six autres vers les quais.
Arrivée sur les lieux, la force d'intervention rapide (FIR) de la BRI a abattu un des "terroristes", deux se sont enfermés dans une pièce avec des otages et les six autres se sont dirigés vers deux rames de TGV.
Il est alors décidé d'engager également le GIGN et le Raid sous le commandement de Jean-Michel Fauvergue, chef du Raid. Ce sont quelque 150 hommes qui mardi soir ont donné l'assaut à deux rames de TGV (Raid et GIGN) et la pièce pleine d'otages (BRI).
Le "top assaut" est donné. Quelques explosions retentissent dans la gare. Les radios crépitent.
On annonce "GIGN un terroriste abattu", "BRI deux terroristes abattus, évacuation des otages", "GIGN dépiégeage en cours", "Raid deux terroristes abattus"... En dix minutes, l'assaut est terminé, les otages libérés sans blessés.
L'exercice est fini. "Ce nouveau schéma d'intervention n'est pas une rupture par rapport à ce qui se produisait au cours des années précédentes mais un rehaussement, un perfectionnement", a assuré à la presse Bernard Cazeneuve, à l'issue de la simulation.
"La difficulté est qu'au top assaut, les trois forces puissent intervenir en même temps", a expliqué Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale, pour qui cette mutualisation des forces peut-être considérée comme "un grand pas".
"On a franchi un cap incontestablement dans la coordination", approuve son homologue Denis Favier, le patron de la gendarmerie, évoquant "des avancées considérables".
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