La session de clôture a surtout été marquée par la présence du père de la révolution cubaine Fidel Castro, quasi nonagénaire, qui a évoqué sa mort et son legs devant les quelque 1.000 délégués du PCC.
Avant ces quatre jours de réunions et débats, observateurs cubains et étrangers scrutaient les signaux d'une nouvelle orientation politique et générationnelle du parti pour ces cinq prochaines années.
Mais le parti unique n'a fait aucune annonce significative et n'a procédé qu'à un remaniement cosmétique de son organe de direction, qui sera encore dominé par le cercle révolutionnaire jusqu'au prochain congrès en 2021.
"Ce congrès sera le dernier dirigé par la génération historique, qui remettra les bannières de la révolution et du socialisme aux nouvelles pousses", a déclaré Raul Castro, 84 ans, dans un discours de clôture publié par les médias d'Etat.
Le président cubain a indiqué que le parti faisait encore une fois confiance aux "vétérans de la génération historique (...) qui jouissent d'une autorité auprès du peuple", mais assuré que les prochaines années verront "un passage progressif et ordonné des principales responsabilités du pays à de nouvelles générations".
Aux côtés de Raul Castro, réélu Premier secrétaire, a notamment été reconduit comme numéro deux son vieux compagnon de lutte Jose Machado Ventura (85 ans), pourtant annoncé sur le départ par de nombreux experts.
Trois hauts gradés, le ministre des Forces armées, le général Leopoldo Cintra Frias (72 ans), le commandant Ramiro Valdes (83 ans) et le général Ramon Espinosa (77 ans) gardent aussi leur siège dans un bureau politique désormais composé de 17 membres (contre 14 auparavant).
Au total, l'armée compte cinq représentants au sein de l'organe suprême du parti, qui augmente par ailleurs son contingent féminin avec quatre membres contre une seule auparavant.
La seule concession accordée par le PCC aux partisans du changement a été la limitation à 70 ans de l'âge des principaux dirigeants de l'Etat cubain, mais cette réforme ne doit entrer en vigueur qu'en 2021.
- "Fidel, Fidel!" -
Au côtés de la vieille garde, ont également été maintenus les membres de la génération montante, dont Miguel Diaz-Canel, 55 ans, premier-vice président de Cuba depuis 2013 et considéré à ce titre comme le dauphin désigné de Raul Castro.
"Le parti reporte l'inévitable : se donner une nouvelle direction politique", a constaté Michael Shifter, président du groupe d'études américain Inter-American Dialogue.
"A ce stade, il semble qu'il n'existe pas de consensus interne (...) et que la vieille garde conserve ses positions", a-t-il ajouté à l'AFP.
En écho à son discours d'ouverture de samedi, Raul Castro a répété mardi qu'il mènerait à bien les réformes économiques annoncées lors du précédent congrès de 2011, mais sans brusquer l'ouverture de l'île à l'économie de marché.
"Nous poursuivrons (les réformes) à pas soutenus, sans hâte mais sans pause", a-t-il annoncé, écartant toute "restauration du capitalisme" sur l'île.
Selon lui, cette option "impliquerait l'application de thérapies de choc aux couches de la population les moins favorisées et détruirait l'unité et la confiance de la majorité de nos citoyens envers la Révolution et le parti".
Fidel Castro a fait à ce congrès sa deuxième apparition publique en moins de deux semaines, après une absence de neuf mois.
Les délégués présents l'ont acclamé debout et ont scandé "Fidel, Fidel !", a rapporté l'agence d'Etat ACN, alors que la presse étrangère n'avait pas été conviée au congrès.
"Je devrai bientôt fêter mes 90 ans (le 13 août, ndlr). Notre tour viendra à tous, mais les idées des communistes cubains resteront", a affirmé l'ex-Lider Maximo en ce 19 avril, date anniversaire de la fin de l'invasion ratée de la Baie des cochons par des exilés cubains soutenus par les Etats-Unis, en 1961.
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