Pour protester contre "le mépris, la désinvolture et parfois la grossièreté affichés par le directeur de l'info", les sociétés des journalistes (SDJ) de France 2, France 3 et du site FranceTV Info ont décidé d'organiser ce vote à l'issue d'une assemblée générale qui s'est tenue la semaine dernière.
Le vote s'est ouvert à 9H et se déroulera jusqu'à 19H avec un résultat attendu dans la soirée.
Les journalistes, qui s'expriment à bulletin secret, pourront répondre "oui", "non" ou "ne se prononce pas".
Les SDJ dénoncent également "l'absence de réponses concrètes aux multiples interrogations suscitées par le projet de chaîne d'info publique" ou encore l'épineux dossier de fusion des rédactions de France 2 et France 3, initié par l'équipe précédente et repris par Michel Field.
"Chaque rédaction a son cheval de bataille : France 3 l'arrêt de la fusion, France 2 la défense de ses magazines, et Francetv Info le nom de la future chaîne tout-info qui est aussi une offre numérique. Mais nous avons tous en commun la volonté d’offrir au public une offre diversifiée", a souligné la SDJ de France 3 dans un mail envoyé lundi aux journalistes de la chaîne.
"C’est une position nouvelle et forte en commun. Elle justifie que nous restions unis", poursuit la SDJ, qui ne donne toutefois pas de consigne de vote aux journalistes.
"On déclenche ce qui est pour quelques journalistes l'arme ultime de nos rédactions", avait expliqué de son côté la semaine dernière Manuel Tissier, le président de la SDJ de France 2.
Les sentiments sont partagés selon lui entre des journalistes qui pensent qu'une motion est "surdimensionnée" et d'autres qui estiment qu'"on a atteint un point de non-retour".
"Il n'y a pas eu de dialogue depuis l'arrivée de Michel Field", regrette pour sa part Bastien Hugues, de la SDJ de France TV Info.
Le jeune site s'est mis en grève au début du mois, pour la première fois depuis sa création, pour protester contre le nom pressenti pour la future chaîne d'info, France Info, de crainte qu'il ne nuise à sa marque.
- 'J'entends le malaise' -
"Quand il y a une motion de défiance, c'est un singulier rappel à l'ordre (...) On écoute ce que cela veut dire et on y répond", a réagi Michel Field dans un entretien au Parisien ce week-end.
"Je n'ai pas l'intention de démissionner", a-t-il prévenu, assurant que "quel que soit le résultat du vote, j'entends le malaise et les critiques".
L'ancien journaliste, nommé en décembre à la tête de l'info, a reconnu certaines erreurs : "il s'agit de tisser un lien que je n'ai pas su tisser à mon arrivée. J'hérite d'une immensité de dossiers simultanés", s'est-il justifié.
En signe d'apaisement, Michel Field (61 ans) a également renoncé au projet de confier à un producteur extérieur l'une des émissions politiques de la rentrée?.
Une motion de défiance affaiblira sans conteste le directeur de l'info nommé en décembre mais elle n'est pas synonyme de départ. En 2012, la rédaction nationale de France 3 en avait voté une contre le patron de l'info d'alors, Thierry Thuillier.
La SDJ de France 3 l'accusait déjà de "favoriser systématiquement France 2 concernant la couverture commune des événements politiques et internationaux". Pour autant, Thierry Thuillier n'est parti qu'en 2015.
A Radio France, Mathieu Gallet a aussi survécu à une motion de défiance au printemps 2015, votée par les salariés au cours d'une grève historique.
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