En fin d'après-midi, une explosion a eu lieu à bord d'un bus qui circulait à proximité d'autres véhicules près de la ligne séparant le secteur occidental de la ville, israélien, du secteur oriental, palestinien et occupé par Israël. Parmi les 21 blessés, deux sont dans un état grave et la majorité sont atteints de brûlures, selon les secours.
La police israélienne a durant plusieurs heures laissé planer le doute sur les causes de cette explosion, alors que des attaques contre des Israéliens secouent Israël, les Territoires palestiniens et Jérusalem depuis des mois.
En soirée toutefois, le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Beth, a parlé d'une "attaque terroriste".
L'enquête "a montré qu'une bombe a explosé dans la partie arrière du bus, provoquant un incendie et blessant des passagers", a détaillé un communiqué de la police. "Un autre bus et une voiture à proximité ont été endommagés" par l'explosion survenue rue Moshé Baram.
- Souvenir de la 2e Intifada -
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de "trouver celui qui a préparé cet engin explosif". "Nous allons régler nos comptes avec ces terroristes".
"Nous menons une bataille permanente contre le terrorisme, le terrorisme au couteau, le terrorisme armé, celui des bombes, des roquettes et des tunnels", a-t-il poursuivi, alors qu'Israël a annoncé lundi avoir détruit un tunnel, creusé selon l'armée par le Hamas, vers son territoire.
Le président Reuven Rivlin a estimé que "la lutte contre le terrorisme ne connaît pas de répit. "Nous allons atteindre tous ceux qui nous veulent du mal, jusqu'à ce que le calme soit instauré".
Les images de ces bus d'où s'échappait une épaisse colonne de fumée noire et des blessés transportés à bord d'ambulances aux sirènes hurlantes ont aussitôt fait renaître, chez les Israéliens, le spectre des attentats suicide dans des bus, les attaques les plus spectaculaires de la deuxième Intifada qui ont semé la terreur en Israël de 2000 à 2005.
La dernière attaque palestinienne contre un bus à Jérusalem remonte à 2011 et avait coûté la vie à une touriste britannique. En 2013, une bombe avait explosé à bord d'un bus vide à Tel-Aviv, et les autorités avaient à l'époque parlé d'une attaque "terroriste".
Jusqu'ici, l'attaque n'a pas été revendiquée mais le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, l'a "saluée", en la présentant comme "une réponse naturelle aux crimes sionistes (...), notamment les exécutions sommaires".
- Altercation à l'ONU -
Le Hamas fait allusion aux assaillants palestiniens présumés, abattus par les forces israéliennes alors qu'ils s'en prenaient à des Israéliens, lors des attaques majoritairement à l'arme blanche qui ont marqué un récent cycle de violence né aux abords de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.
De nouvelles tensions autour de ce site, le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l'islam, pourraient de nouveau éclater alors que débutent vendredi soir les célébrations de la Pâque juive.
La Jordanie, gardienne des lieux saints à Jérusalem-Est occupée, a d'ailleurs annoncé lundi sa décision de ne pas installer de caméras de surveillance sur le site, invoquant "les doutes" de "certains" Palestiniens. Le dirigeant de la faction radicale du Mouvement islamique, Raed Salah, l'avait appelée a reconsidérer le projet, craignant qu'il ne deviennent des "yeux pour Israël".
S'il est confirmé que cette attaque a été menée par un ou des Palestiniens, cela marquerait une escalade dans les violences qui ont fait depuis octobre 201 morts palestiniens et 28 israéliens, mais avaient sensiblement baissé ces dernières semaines.
Signe que les esprits restent à vif, l'attaque a déclenché une vive altercation entre représentants palestinien et israélien à l'ONU lors d'un débat au Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient.
L'ambassadeur israélien Danny Danon a exigé que le représentant palestinien Ryad Mansour condamne l'attaque, lui lançant: "Honte à vous qui glorifiez le terrorisme!" "C'est vous qui devriez avoir honte pour avoir tué des enfants palestiniens!" a répliqué M. Mansour.
Peu après à Washington, le secrétaire d'Etat John Kerry affirmait que l'administration Obama chercherait jusqu'à la dernière minute de son mandat une solution au conflit israélo-palestinien.
"Bien que nous ayons passé du temps et fait des efforts pour tenter d'y parvenir ces dernières années, je peux vous dire que pour les neuf mois qui viennent nous n'arrêterons pas de travailler pour trouver un moyen", a déclaré John Kerry devant des Américains juifs progressistes.
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