Le pétrole a dégringolé depuis juin 2014 -quand le baril se négociait 100 dollars- en raison d'une offre excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies en plein ralentissement, à l'instar de la Chine.
Après avoir touché leurs plus bas niveaux en 13 ans en février, les cours étaient remontés, les investisseurs anticipant une décision dimanche à Doha, où 18 membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) étaient réunis, pour geler la production.
Mais après six heures de tractations, le ministre qatari de l'Energie Mohammed ben Saleh al-Sada a annoncé que les pays concernés avaient besoin de "plus de temps", douchant l'optimisme des acteurs du secteur. D'autant qu'aucune date n'a été fixée pour une nouvelle réunion, selon le ministre.
Les divergences entre l'Iran, qui a annoncé au dernier moment son absence à la réunion, et l'Arabie saoudite ont empêché les tractations d'aboutir.
Vers 03h00 GMT lundi, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai reculait de 2,02 dollars, soit 5,00% à 38,34 dollars dans les échanges électroniques en Asie.
Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juin, abandonnait 1,97 dollar, soit 4,55% à 41,13 dollars.
- Les parts de marché saoudiennes -
"Les espoirs d'un accord à Doha étaient élevés", a rappelé Bernard Aw, analyste chez IG Markets, pour expliquer ce décrochage.
"L'Asie va connaître un mauvais début de semaine. Les matières premières vont reculer, ce qui va se ressentir sur les marchés d'actions, notamment dans le secteur énergétique", a-t-il ajouté.
La Bourse de Tokyo a ouvert dans le rouge (-3,10%) lundi matin, comme celle de Hong Kong (-1,21%).
"Les discussions du week-end prouvent que le gouvernement saoudien, comme le vice-prince héritier d'Arabie saoudite l'a clairement dit, ne veulent pas perdre de parts de marché", a déclaré à l'agence de presse Bloomberg News l'analyste de Citigroup Ed Morse.
"Il craint que le marché mondial ne demeure baissier encore longtemps. Or dans ce type de marché, si vous perdez vos parts de marché, c'est très difficile de les récupérer", a-t-il ajouté.
Dans une interview publiée samedi par Bloomberg, le vice-prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, avait réaffirmé que le royaume ne gèlerait pas sa production de brut à moins que l'Iran n'en fasse autant.
Or Téhéran entend profiter de la levée partielle des sanctions internationales après l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire à la mi-janvier pour augmenter sa production et ses exportations et reprendre ses parts du marché.
Interrogé sur une éventuelle réaction négative des marchés lundi, Mohammed ben Saleh al-Sada a répondu que "plusieurs facteurs influencent les prix" et que les fondamentaux du marché sont "positifs".
Comme on lui demandait si l'Iran avait été au centre des discussions, le ministre qatari a répondu: "Certainement, un gel sera plus efficace si de grands producteurs, y compris l'Iran, sont inclus".
Mais en annonçant le boycott de la réunion, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh avait affirmé dimanche que Téhéran ne renoncerait "en aucune manière à son quota de production historique".
Un accord, négocié en février par l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, visait à geler la production de brut aux niveaux de janvier afin d'enrayer la surabondance de l'offre, jusqu'à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016.
Ensemble, les membres de l'Opep ont pompé 32,25 mbj en mars, dont près d'un tiers par l'Arabie saoudite, contre une moyenne de 31,85 mbj en 2015.
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