"Les négociations sont presque arrivées à une impasse en raison de l'entêtement du régime à refuser de discuter du sort d'Assad", a déclaré à l'AFP un membre de la délégation du Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe les principaux représentants de l'opposition au régime et de la rébellion.
"Ce round est menacé d'un échec si les grandes puissances, et notamment les Etats-Unis et la Russie, n'interviennent pas pour faire pression" sur Damas, a-t-il dit, sous couvert de l'anonymat.
Une nouvelle session de négociations indirectes entre le régime de Bachar al-Assad et l'opposition a débuté mercredi à Genève, sous l'égide de l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Le conflit syrien, qui est entré dans sa sixième année, a déjà fait plus de 270.000 morts et déplacé la moitié de la population.
Abdel Hakim Bachar, membre du HCN et vice-président de la Coalition de l'opposition, a déclaré pour sa part qu'il n'excluait pas une suspension de la participation de l'opposition à ces pourparlers.
"Tous les scénarios sont possibles", a-t-il dit à l'AFP. "Pas un retrait pur et simple, mais une suspension (..) si la situation reste telle quelle."
Le HCN réclame la mise en place d'un organe gouvernemental de transition, mais sans la présence du président syrien, au pouvoir depuis 16 ans, dont il exige le départ préalable.
Le régime de Damas se dit prêt à envisager un gouvernement de coalition avec l'opposition, mais considère que le sort du président Assad n'est pas négociable.
M. Bachar a souligné que le HCN était "en train de procéder à une revue complète" de la situation. "Les réunions vont se poursuivre aujourd?hui et demain (lundi), nous prendrons une décision", a-t-il dit.
Vendredi, le HCN a rejeté catégoriquement une proposition soumise par le médiateur de l'ONU qui prévoit d'accorder au présidnt Assad une fonction protocolaire dans le processus de transition.
M. Bachar a souligné qu'aucun progrès n'avait été fait au plan de l'aide humanitaire, ni sur celui des prisonniers. "Et la trêve est pratiquement rompue, car il y a actuellement une offensive contre Alep sur trois axes", a-t-il déploré.
Une cessation des hostilités est entrée en vigueur le 27 février, grâce à l'action combinée de Moscou et de Washington, mais elle risque de voler en éclats en raison des combats intenses qui opposent depuis plusieurs jours l'armée du régime aux rebelles autour d'Alep.
En représailles, le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Mohammad Allouche, a appelé dimanche à de nouvelles attaques contre l'armée régulière.
"Ne vous fiez pas au régime et ne vous attendez pas à ce qu'il prenne pitié de vous. Frappez-les (...) de tous les côtés", a tweeté Mohammad Allouche, en citant un verset du Coran.
Un membre du HCN a toutefois tempéré la portée de cet appel.
"La position d'Allouche est personnelle. Nous au HCN ne pouvons pas adopter une telle position", a réagi Yahya al-Aridi, présent à Genève.
M. Allouche dirige le mouvement armé d'inspiration salafiste Jaich al-Islam, qui fait partie de la centaine de groupes rebelles ayant approuvé la trêve.
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