Le cortège principal s'est lancé peu après 14H00 (12H00 GMT) de la gare du Nord avant d'être rejoint par un autre parti de la commune sensible de Molenbeek, fort d'un millier de marcheurs, et de prendre la direction du centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Daech casse toi, Bruxelles n'est pas à toi!", s'époumonnait une poignée de gamins à la tête du cortège molenbeekois, fustigeant l'organisation Etat islamique (EI).
En milieu d'après-midi, la foule semblait cependant bien en deça des 15.000 participants escomptés par les organisateurs, selon les médias belges.
"Quand des concitoyens, civils, sans aucune défense, sont abattus lâchement, c'est tous les citoyens qui doivent se lever pour exprimer leur dégoût et leur solidarité", a déclaré à l'AFP Hassan Bousetta, un élu socialiste de Liège (est) à la tête d'une des associations organisatrices.
"C'est d'abord un recueillement, un message de compassion envers les victimes et un moment de communion citoyenne", a-t-il ajouté.
En tête du cortège, une banderole proclamait #tousensemble contre la haine et la terreur, en français et néerlandais. Puis suivait un camion de pompiers, girophares allumés, pour symboliser le rôle important des secouristes, selon le porte-parole des pompiers, Pierre Meys.
Les premiers rangs du cortège étaient réservés aux familles des victimes, suivies par les représentants des différentes communautés religieuses.
Une douzaine de membres d'une association de dialogue interreligieux portaient une grande banderole sur laquelle était écrit "Together in peace" avec des dessins de colombes.
Des représentants de tous les cultes étaient très visibles, en particulier musulmans avec le slogan "L'amour est ma religion et ma foi". Egalement présent, à titre personnel, le ministre de la Justice Koen Geens, un chrétien-démocrate flamand.
- Multiculturel et oecuménique -
Le défilé - multiculturel, oecuménique et largement silencieux - devait se conclure en fin d'après-midi Place Fontainas par des prises de parole de proches de victimes, de secouristes et d'employés de l'aéroport de Bruxelles, frappé par un double attentat suicide.
Cette manifestation, issue d'une initiative citoyenne relayée par plus d'une centaine d'associations, devait initialement se tenir le 27 mars, cinq jours après les attentats. Mais elle avait été annulée, les autorités craignant alors pour la sécurité des participants.
Après la marche, le Premier ministre Charles Michel doit recevoir des organisateurs et des familles de victimes.
La marche survient dans un climat de polémique au lendemain de déclarations controversées du ministre de l'Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon, qui a affirmé que la politique d'intégration des étrangers en Belgique avait échoué, y voyant pour preuve le fait qu'"une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l'occasion des attentats".
Les attentats perpétrés par trois kamikazes à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans une station de métro ont fait 32 morts au total et plus de 300 blessés.
Une autre bombe qui devait exploser à l'aéroport avait été neutralisée ce jour-là et celui qui la transportait, Mohamed Abrini, a été arrêté le 8 avril à Bruxelles.
Michel Mbiya, un homme d'origine congolaise qui était à Zaventem le 22 mars peu avant les explosions, a expliqué qu'il se rendait à la manifestation pour "exprimer un message de résistance" car "il ne faut pas céder face à ces démons, il faut rester debout".
"Au Congo, quand tu échappes à la mort tu manges un poulet blanc, et on m'a surnommé poulet blanc", a-t-il poursuivi, interrogé par la radio publique RTBF.
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