Musiques trépidantes, flow énergique et chorégraphies "stylées", ses clips lui ont vite ouvert la porte des maisons de disques, Universal en l'occurrence, avec un premier album dans les bacs ce vendredi pour ne pas laisser retomber le "buzz".
Cette sortie s'accompagne de concerts pour découvrir sur scène le phénomène, récemment vu en première partie du poids-lourd du hip hop français, Booba: jeudi soir dans la région bordelaise, vendredi à la Maroquinerie, à Paris, et samedi soir au Printemps de Bourges lors d'une soirée rap qui affiche complet.
"A la base, c'était un petit délire pour mes abonnés sur Facebook, je devais en avoir une trentaine... C'était il y a six mois! Tout va très vite", sourit MHD.
Le jeune homme à l'allure sage vivait en livrant des pizzas quand il a inventé ce concept d'"afro-trap", mélange de musique inspirée des sonorités africaines et de "trap", type de rap en vogue chez les jeunes rappeurs avec des basses massives et un tempo généralement plus lent.
Ses vidéos sont devenues virales: près de 60 millions de vues en cumulé pour ses clips, célébrant "la moula" (l'argent ou le cannabis, selon les interprétations), le football à travers la "Champions League" et incitant à "faire le mouv", un pas de danse de son invention que les joueurs du PSG ont adopté dans les vestiaires. Mise en ligne le 1er avril, son dernier clip en date, "Roger Milla", affiche déjà 3,5 millions de vues...
- Plus qu'un phénomène internet? -
Pour chacun de ses titres, MHD s'appuie sur un "gimmick" efficace et développe quelques chorégraphies simples et festives qui assurent le succès de ses vidéos.
"Le côté afro de ma musique passe par les mots que j'utilise, avec des expressions venues d'Afrique de l'Ouest comme +Laisse les kouma+, qui veut dire +laisse les parler+, et aussi par le côté danse", explique le rappeur né en Vendée d'une mère sénégalaise, qui travaille dans la restauration, et d'un père guinéen, parti en retraite au pays.
De l'ouest de la France, il a gardé une affection pour les Girondins de Bordeaux, son club de coeur, mais c'est à Paris qu'il a passé toute son enfance, avec ses deux frères et ses deux soeurs.
Il a décroché un BEP dans la restauration mais a été rattrapé par la musique à l'adolescence, à l'écoute "d'instrus" (instrumentaux, ndlr) sur internet. Il a d'abord brièvement accompagné un collectif de rappeurs de sa cité, sans grand succès. Il a fallu attendre l'été dernier pour qu'il trouve son style, en rappant sur une musique d'un duo nigérian dont il est fan, P-Square.
Depuis, les clics pleuvent, comme les propositions de musique: le rappeur se fait désormais composer des "instrus" sur mesure avec parfois ces balafons ou ces koras qu'il affectionne.
Avec ce premier album, MHD doit maintenant prouver qu'il n'est pas seulement un phénomène "internet".
Les fans retrouveront bien sûr ses fameuses "afro trap", mais ils découvriront aussi une palette plus large avec des chansons parfois plus calmes et quelques invités de marque, comme la Béninoise Angélique Kidjo et le producteur congolais Fally Ipupa.
"Pour le moment, l'afro-trap, c'est un peu un gadget, mais s'il est assez malin, il peut transformer l'essai", estime le spécialiste du rap Olivier Cachin. "Au rythme où va la consommation musicale, la partie sera gagnée ou perdue avec ce premier album", ajoute le journaliste.
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