Entamé mardi en fin d'après-midi, le mouvement s'est poursuivi mercredi, au grand dam de dirigeants politiques et d'acteurs économiques scandalisés, certains des contrôleurs s'étant à nouveau fait porter pâles.
"Nous avons pu assurer d'abord 15 vols par heure, puis 25 et enfin 40", a expliqué à l'AFP le porte-parole de Belgocontrol, la société publique chargée de la sécurité du trafic aérien dans le ciel belge, Dominique Dehaene, alors qu'en temps normal, la capacité maximale est de 76 vols par heures.
Dans la matinée, quelque 200 vols ont été annulés, tandis que le principal aéroport du pays opère actuellement 400 vols par jour.
"Il y avait la queue sur le périph. Je fais partie des gens qui sont descendus de la voiture pour essayer d'avoir le vol à l'heure. On a marché et puis on a attendu. On était bloqués par la police et puis ensuite on est arrivés à l'aéroport et les vols étaient annulés", a expliqué à l'AFP Christophe Ferre, un voyageur ayant déjà dû supporter un retard de 12 heures.
Brussels Airport conseille aux passagers de consulter son site internet www.brusselsairport.be pour "vérifier le statut" du vol avant de se rendre à l'aéroport.
Selon la direction de Belgocontrol, une association représentant quelque 80 de ses 280 agents, la "Guilde des contrôleurs aériens", a incité ses membres à se déclarer malades et inaptes à assurer leur service.
La Guilde a assuré mercredi n'avoir "en aucun cas organisé, soutenu ou appelé à des actions", mais elle reconnaît qu'elle ne soutient pas un accord sur les fins de carrière conclu mardi entre la direction de Belgocontrol et un syndicat, qui porte à 58 ans, contre 55 auparavant, l'âge de la "mise en disponibilité" des contrôleurs.
- Relance compromise -
L'aéroport de Bruxelles-Zaventem a été la cible le 22 mars d'un double attentat suicide commis dans le hall des départs par des membres d'une cellule jihadiste qui a également frappé, une heure plus tard, le métro de Bruxelles à la station Maelbeek. Au total, ces attaques ont causé la mort de 32 personnes et en ont blessé 340 autres.
Après 12 jours d'arrêt total, le trafic avait progressivement repris le 3 avril grâce à la mise en place d'un hall provisoire et à un renforcement de la sécurité, mais un retour à la normale n'était pas prévu avant plusieurs mois.
De nombreuses voix se sont élevées mercredi, en Belgique et à l'étranger, pour dénoncer une grève qui compromet à nouveau la relance de l'activité aéroportuaire à plein régime.
"Brussels Airport est le deuxième plus gros moteur économique du pays. Quelques personnes jugent nécessaire de jouer avec son avenir et l'avenir de dizaines de milliers de travailleurs", a protesté le patron de l'aéroport, Marc Descheemaeker, sur la radio flamande VRT.
"Je n'accepte pas qu'une poignée décide de prendre le pays en otage, de mettre notre image et notre situation économique en danger", a abondé le Premier ministre Charles Michel, en dénonçant une "grève sauvage totalement inacceptable".
"Nous sommes le dos au mur. Nous perdons notre crédibilité à l'étranger", a déploré l'association des tours-opérateurs belges.
L'Association du transport aérien international (IATA) avait vivement dénoncé mardi "un coup de poing dans la figure" porté à ceux qui oeuvrent à relancer le transport aérien depuis Bruxelles.
"Ce pays n'a plus besoin désormais de terroristes pour se faire exploser, il est en train de le faire tout seul, par ses absurdités, ses débandades, ses pantalonnades", a dénoncé le quotidien Le Soir dans un éditorial cinglant titré "Ce pays est son pire ennemi".
Les syndicats traditionnels et les ministres des Transports, Jacqueline Galant, et de l'Emploi, Kris Peeters, ont appelé les contrôleurs à "reprendre le travail aussi vite que possible", à l'issue d'une réunion d'urgence à laquelle la Guilde n'avait pas été conviée.
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