Après une croissance de seulement 2,3% en 2015, les intentions d'embauche pour 2016 ont augmenté de 5,1%, soit 88.000 projets de recrutement supplémentaires sur un total de plus de 1,8 million d'embauches potentielles: "Jamais nous n'avons obtenu un tel résultat" depuis que cette enquête "Besoins en main-d??uvre" a été lancée sous cette forme il y sept ans, a expliqué le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, lors d'une conférence de presse.
Plus de 430.000 entreprises ont répondu à ce questionnaire, vaste cartographie des besoins de recrutement par métier et par bassin d'emploi. Environ 80% des projets qu'elles signalent se réalisent effectivement, a précisé M. Bassères.
La hausse des prévisions d'embauche est cependant d'abord liée aux emplois saisonniers, notamment dans le tourisme (+8,6%, soit environ 45% des projets), quand celles des emplois non saisonniers n'augmentent que de 2,8%.
Dans les intentions d'embauche, la part des emplois durables (CDI ou contrats de plus de six mois) s'établit à 56,3%, en légère baisse par rapport à 2015, mais en nette hausse par rapport à 2014.
Géographiquement, les perspectives de recrutement se concentrent dans les grandes agglomérations, l'Arc atlantique et le sud-est de la France.
Le plus grand nombre émane des petites entreprises de moins de 10 salariés (45% des projets d'embauche), suivies par les établissements de 10 à 50 salariés (23%).
Le secteur des services est le premier recruteur de France, représentant 41% des intentions d'embauche (+4,5% sur un an). Cela concerne les services à la personne (restauration, aides à domicile...), métiers à faible qualification, mais aussi les services aux entreprises, avec une forte demande pour les métiers qualifiés, comme les ingénieurs.
- Recrutements à la peine dans les services -
Les perspectives continuent aussi de croître dans l'industrie (+2,6%), mais moins qu'en 2014 et 2015.
Fait notable: le rebond de la construction, dont les projets d'embauche ont augmenté de quelque 12%, après un important repli en 2015, retrouvant leur niveau de 2014.
Dans le "top 15" des métiers les plus recherchés figurent en tête les emplois saisonniers agricoles (viticulteurs, cueilleurs, etc.), suivis, entre autres, par les agents d'entretien de locaux, les professionnels de l'animation socioculturelle, les serveurs de café et de restaurants, les employés de cuisine, les aides à domicile, les ouvriers non qualifiés, les artistes, les vendeurs et les ingénieurs - qui font cette année leur entrée dans ce classement.
Les difficultés de recrutement restent importantes puisqu'elles concernent environ un tiers des entreprises. Mais "si on regarde depuis 2012, ces difficultés ont tendance à baisser", a souligné Stéphane Ducatez, directeur des statistiques de Pôle emploi, selon lequel le nombre d'offres non pourvues faute de candidats se situe dans une fourchette de 180.000 à 200.000.
Ces difficultés touchent deux fois plus les petites entreprises que les grandes, faute de structure en ressources humaines.
Parmi les métiers les plus durs à pourvoir, dont beaucoup sont aussi, de fait, les plus recherchés: les services aux particuliers (cuisiniers, aides à domicile et ménagère, employés de maison), essentiellement par manque d'attractivité, mais aussi l'industrie (ingénieurs et cadres d'études), en raison surtout d'une inadéquation des profils. Certains métiers d'ouvriers qualifiés (couvreur, chaudronnier, etc.) ou du secteur médical et paramédical souffrent par ailleurs d'une pénurie de candidats: cette année, médecin est l'un des métiers pour lequel le pourcentage de projets de recrutement jugés difficiles est le plus élevé (70%).
Pour près de deux entreprises sur trois, la formation des candidats venant de l'extérieur apparaît comme "la solution adaptée" pour résoudre ces problèmes, et la plupart comptent sur Pôle emploi pour les aider dans leur recrutement.
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