Il encourt cinq ans d'emprisonnement.
Le comédien qui vient d'obtenir le César du meilleur acteur dans un second rôle, "conteste absolument tout délit de fuite", avait soutenu au moment des faits son avocat, Me Pascal Garbarini, ainsi que la circonstance aggravante d'absence de permis, puisque, selon lui, il n'est pas établi que son client "avait connaissance de la perte de tous ses points".
Les faits se sont déroulés le 11 mars, dans le XVIe arrondissement de Paris. Selon l'enquête, le comédien conduisait un véhicule de location lorsqu'il a renversé une femme de 62 ans en effectuant une marche arrière.
L'acteur est sorti de la voiture pour s'enquérir de l'état de santé de la victime, avant de repartir. "Ca s'est passé à 200 mètres de chez lui et tout le monde l'a reconnu", avait expliqué son avocat.
La police s'était ensuite rendue chez Benoît Magimel et, en son absence, avait déposé une convocation.
L'artiste s'est présenté de lui-même trois heures plus tard au commissariat, où il a été placé en garde à vue. Il a été contrôlé positif à des produits stupéfiants, en l'occurrence cocaïne et héroïne. Pour sa défense, l'acteur a expliqué avoir pris des stupéfiants entre l'accident et sa venue au commissariat parce qu'il était choqué.
Après 48 heures de garde à vue - "un traitement exceptionnel", avait déploré son avocat -, Benoît Magimel a été astreint à un contrôle judiciaire, avec obligation de soins et interdiction de conduire tout véhicule.
- "La Tête haute" -
Il est jugé mardi pour blessures involontaires par manquements délibérés à une obligation de sécurité, en l'occurrence le fait de conduire avec un permis annulé et d'avoir effectué une marche arrière dans une rue à sens unique, délit de fuite et usage de stupéfiants, infractions passibles de cinq ans d'emprisonnement.
La victime s'était vue reconnaître cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT).
L'acteur a obtenu fin février le César du meilleur acteur dans un second rôle pour "La Tête haute", film dans lequel il incarne un éducateur, lui-même confronté à la délinquance dans sa jeunesse.
Enfant prodige du cinéma avec une première apparition à 13 ans dans le film devenu culte "La Vie est un long fleuve tranquille" dans lequel il incarnait "Momo" Groseille, Benoît Magimel n'a plus jamais quitté l'écran. Il a tourné dans une cinquantaine de films.
"Je ne suis pas fait d'une seule couleur. Au ciné, je suis roi ou mineur de fond. Dans la vie, je passe de l'enfermement à l'exubérance", a-t-il dit un jour.
Il a obtenu le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2001 pour son rôle de musicien séduisant Isabelle Huppert dans "La Pianiste" de Michael Haneke.
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