Les datations initiales au radio-carbone ont révélé que les nombreuses peintures et gravures riches et complexes, dont 447 représentations d'animaux, dataient d'il y a plus de 30.000 ans, soit 10.000 ans de plus que ce qui était prédit par le style artistique, soit il y a 22.000 à 18.000 ans.
Ces oeuvres sont donc quasiment contemporaines des peintures de la grotte de Lascaux de la période solutréenne.
Les scientifiques ont analysé plus de 250 datations au radio-carbone effectuées pendant quinze ans sur des morceaux de charbon de bois trouvés sur le sol de la grotte et prélevés sur des dessins et marques sur les murs ainsi que sur des ossements d'animaux, surtout d'ours.
Aucun reste humain n'a été découvert dans la grotte étant donné que les hommes n'y habitaient pas mais la fréquentaient occasionnellement, précisent les scientifiques, dont les travaux sont publiés lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).
Ces datations précises, pour la première fois en années calendaires, indiquent deux périodes d'occupation humaine.
La première a eu lieu il y a 37.000 ans par les Aurignaciens, des hommes anatomiquement modernes, et a duré jusqu'à il y a 33.500 ans. La seconde s'est étendue entre il y a 31.000 ans à il y a 28.000 ans.
La fin de la première occupation de Chauvet par des hommes et des ours a correspondu à un éboulement qui s'est produit il y a environ 34.500 ans, fermant partiellement son accès.
La deuxième période durant laquelle des humains se rendaient dans la grotte s'est achevée il y a 29.400 ans, ce qui coïncide avec le second éboulement qui a obturé l'entrée de la caverne, ont déterminé ces chercheurs.
"On a donné un cadre chronologique précis des fréquentations de la grotte du point de vue de l'homme et de l'ours ainsi que de son environnement", explique Anita Quiles, une scientifique de l'Institut français d'archéologie orientale au Caire en Egypte, qui a dirigé ces travaux.
"C'est la première fois qu'on obtient des dates aussi précises en années calendaires", ajoute-t-elle, interrogée par l'AFP.
Avant cela, "nous ne savions pas combien de temps cela représentait par rapport à nous, combien d'années nous séparaient de ces différents événements car le carbone 14 n'est pas assez précis", ajoute la chercheuse.
Ce cadre chronologique révèle non seulement l'âge précis des peintures et gravures mais également les périodes d'occupation humaine et animale ainsi que leurs relations avec l'évolution géomorphologique de la grotte.
Découverte en décembre 1994, la grotte de Chauvet-Pont d'Arc, située en Ardèche, a été inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 2014. Une réplique a été ouverte au public en 2015.
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