Huit organisations de jeunesse sont conviées à 11H00 à Matignon, dont les trois qui font partie de l'intersyndicale mobilisée contre le projet de loi depuis plus d'un mois - l'Unef (étudiants), l'UNL et la FIDL (lycéens).
Le principe de ce rendez-vous avait été acté dès la journée de mobilisation du 31 mars contre le texte porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri. Le Premier ministre s'était dit alors "prêt à regarder" certaines propositions de l'Unef pour "améliorer l'ensemble des politiques publiques vers la jeunesse".
Le syndicat étudiant demande notamment l'"accès à un emploi stable" et "aux droits sociaux". Le RSA (revenu de solidarité active) n'étant pas accessible aux moins de 25 ans, le premier syndicat étudiant plaide pour que les bourses étudiantes continuent à être versées entre la fin du diplôme et l'accès à la vie professionnelle. L'organisation veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et l'amélioration des conditions de vie et de travail des apprentis.
Les représentants des jeunes ont rencontré mercredi la ministre de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur Najat Vallaud-Belkacem, son collègue chargé de la Jeunesse Patrick Kanner et Myriam El Khomri. Arrivé à la rencontre avec "des contre-propositions", le président de l'Unef William Martinet estimait à la sortie avoir été "écouté", malgré un "désaccord" persistant sur la réforme du code du travail.
- Des 'mesures fortes' attendues -
"Les choses avancent positivement depuis mercredi. L'Unef est sortie de la réunion en estimant que le dialogue était renoué, et la tendance s'est confirmée depuis", a confié à l'AFP dimanche une source proche du gouvernement.
Sur la base des revendications des organisations de jeunesse, "des scénarios ont été étudiés, certains ont été retenus", a ajouté cette source, assurant, dans l'attente des derniers "arbitrages", que "de l'argent sera mis sur la table pour financer tout ça, (...) il devrait y avoir des choses assez concrètes et précises".
Du côté de l'Unef, on ne désarme pas, même si les manifestations de samedi ont été marquées par une affluence en baisse (120.000 manifestants dans toute la France selon les autorités, contre 390.000 le 31 mars).
"Après plus d'un mois de mobilisation, six journées de manifestations et un soutien de l'opinion publique, et notamment des jeunes, qui est très fort, il est temps que le gouvernement entende nos revendications", a affirmé à l'AFP William Martinet.
"Les jeunes qui se mobilisent le font contre cette loi travail, mais c'est une mobilisation plus large contre la précarité du marché du travail. C'est pourquoi nous attendons des mesures fortes sur l'emploi stable, les droits sociaux, la formation professionnelle", a précisé le président de l'Unef.
Mais il ne se fait guère d'illusion sur sa demande de retrait de la loi El Khomri, et prévient: "Si le gouvernement ne bouge pas sur la loi travail, on restera solidaires de la mobilisation des salariés", avec en ligne de mire le 28 avril, prochaine journée de manifestations.
Le rendez-vous de lundi est stratégique pour le gouvernement alors que les organisations de jeunesse, parfois débordées par des coordinations plus spontanées, sont très actives dans la mobilisation, dans la rue et via des blocages de lycées ou de facs, avec des risques d'incidents.
Les jeunes sont en outre nombreux dans les rassemblements citoyens "Nuit debout", nés il y a une dizaine de jours place de la République à Paris et qui ont essaimé dans plusieurs dizaines de villes. Bien au-delà de la seule contestation de la loi travail.
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