"Le cessez-le-feu est entré en vigueur et nous allons le respecter (...) à moins que les rebelles Houthis le violent", a déclaré le chef d'état-major des forces loyalistes, le général Mohamed Ali al-Makdashi, premier du côté du gouvernement reconnu par la communauté internationale à annoncer l'entrée en vigueur de la trêve.
L'engagement des parties à respecter le cessez-le-feu, s'il est suivi par une désescalade sur le terrain, va permettre à l'ONU d'engager des discussions politiques pour le règlement du conflit, qui a fait quelque 6.300 morts, des civils pour la moitié, et 30.000 blessés depuis mars 2015 selon les Nations unies.
L'ONU a donné rendez-vous aux protagonistes du conflit le 18 avril à Koweït pour explorer la possibilité d'une solution politique au conflit qui ensanglante ce pays pauvre de la Péninsule arabique, en proie au chaos depuis la montée en puissance des Houthis.
Les Houthis qui contrôlent la capitale Sanaa et une bonne partie du nord et de l'ouest du Yémen, ont fait leur entrée dans la capitale en septembre 2014.
Six mois plus tard, l'Arabie saoudite voisine intervenait à la tête d'une coalition militaire arabe pour soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi face au camp rebelle, accusé de liens avec l'Iran et alliés à des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Des sources militaires loyalistes ont accusé les Houthis d'avoir déjà violé la trêve à Taëz, grande ville du sud-ouest du Yémen, mais les incidents signalés ne semblent pas remettre en cause de manière sérieuse le cessez-le-feu.
- Une trêve à consolider -
Peu après l'annonce du général al-Makdashi, les rebelles et leurs alliés, ont affirmé leur engagement à respecter le cessez-le-feu.
Citées par un communiqué publié par l'agence de presse Saba, les deux parties ont assuré avoir remis à l'ONU une lettre portant leur engagement "à cesser les opérations militaires terrestres, maritimes et aériennes" sur l'ensemble du Yémen. Elles ont, en outre, indiqué avoir communiqué à l'organisation internationale les noms de leurs représentants au sein de commissions locales chargées de consolider le cessez-le-feu.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Abdel Malek al-Mekhlafi, a indiqué que le gouvernement du président Hadi avait donné des "garanties à l'ONU pour le maintien de la trêve". Il a souhaité que cette dernière puisse favoriser l'acheminement d'aides humanitaires aux civils et contribuer au succès des pourparlers politiques à Koweït.
Avant même l'entrée en vigueur de la trêve, la coalition arabe menée par Ryad a indiqué qu'elle allait respecter le cessez-le-feu, à la demande du président Hadi.
"La coalition arabe (conduite par l'Arabie saoudite) va respecter un cessez-le-feu au Yémen à partir de minuit (heures locales, ndlr) à la demande du président Hadi mais se réserve le droit de riposter" à toute attaque des rebelles, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié à Ryad.
Le porte-parole de la coalition, le général de brigade saoudien Ahmed Assiri a déclaré à l'AFP que les "ordres ont été donnés pour le respect du cessez-le-feu".
"Et je peux vous assurer que la coalition va respecter le cessez-le-feu", a-t-il insisté, ajoutant que des commandants rebelles ont rencontré des forces loyalistes pour former des commissions chargées de surveiller l'arrêt des hostilités sur le terrain.
La trêve a été précédée par des affrontements localisés entre rebelles et forces loyalistes mais la capitale Sanaa n'a pas connu dimanche de raids aériens de l'aviation de la coalition arabe.
Cette nouvelle trêve a plus de chances de tenir que les précédentes, estiment des experts. Houthis et Saoudiens ont échangé en mars des prisonniers après des pourparlers inédits sur une trêve humanitaire à la frontière.
De nombreux Yéménites, déçus par les précédents échecs, restaient eux sceptiques sur une véritable cessation des hostilités.
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