Au Pirée, principal port grec près d'Athènes, où 4.500 migrants campent devant les terminaux depuis un mois, des migrants et des ONG ont manifesté contre les tentatives du gouvernement grec de transférer les migrants dans des centres d'accueil.
Les incidents à Idomeni ont commencé dimanche en fin matinée quand certaines des 500 personnes rassemblées tout au long de la barrière frontalière ont tenté de forcer le grillage et ont jeté des pierres contre les policer macédoniens.
Ces derniers ont répondu en tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, selon des sources policières, grecque et macédonienne.
Des dizaines de migrants se sont évanouis et ont été secourus dans les unités médicales des ONG du camp d'Idomeni.
Certains migrants ont couvert de dentifrice leur visage pour, selon eux, se protéger, selon un photographe de l'AFP sur place.
- 'balles en plastique' -
"Des dizaines de personnes ont été blessées, souffrant surtout de problèmes respiratoires, et trois ont dû être transférées à l'hôpital de Kilkis", une ville proche d'Idomeni, a déclaré à l'AFP Achileas Tzemos, un responsable de l'ONG Médecins sans frontières.
M. Tzemos a également indiqué que certains migrants avaient été blessés "par des balles en plastique" mais la police macédonienne a nié avoir utilisé des balles.
"Nous utilisons des produits chimiques autorisés, et aucun genre de balle", a déclaré à l'AFP Liza Bendvska, une porte-parole de la police macédonienne.
Selon la police macédonienne, "trois policiers ont été blessés légèrement".
Les policiers macédoniens "ont tiré des gaz pour se protéger et (protéger) la frontière quand un groupe de migrants a tenté de détruire le grillage", a indiqué à l'AFP Toni Angelovski, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Il a assuré que "la situation était sous contrôle mais que les incidents continuaient (dimanche après-midi) et qu'aucun migrant n'a réussi à franchir la frontière".
-'Non aux camps-prison'-
Selon Zoran Lazarovski, chef d'un centre d'accueil macédonien à Gevgelija près de la frontière, "trois groupes de migrants de 500 personnes chacun ont tenté de franchir la frontière en détruisant le grillage en trois endroits différents".
Plus de 11.000 migrants et réfugiés campent depuis un mois et demi à Idomeni dans des conditions misérables et manifestent quasi quotidiennement pour l'ouverture de la frontière, fermée depuis début mars à la suite du verrouillage de la "route des Balkans" empruntée auparavant par les réfugiés à destination des pays du nord de l'Europe.
La manifestation de dimanche a été organisée après des rumeurs qui avaient circulé la veille dans le camp dans des tracts distribués en langue arabe aux migrants, selon lesquels la frontière allait rouvrir, a indiqué une source policière grecque.
Les tentatives quotidiennes du gouvernement grec pour convaincre les migrants d'Idomeni et du port du Pirée de quitter les lieux et d'être transférés dans des centres d'accueil n'ont pas pour le moment eu les résultats attendus, les migrants craignant d'être enfermés ou expulsés.
Au Pirée, plusieurs centaines de migrants ont manifesté dimanche après-midi à l'appel d'une commission de coordination de sympathisants, de syndicats, du parti de gauche Antarsya et de l'ONG "Open the borders".
"Liberté", "Non aux camps-prisons" était inscrit en anglais et en arabe sur les banderoles en tête du cortège.
"Le gouvernement veut les transférer dans des camps où il y a des scorpions et des serpents, les migrants n'ont aucune information sur ce qu'il va se passer", a déploré à l'AFP Tania, une enseignante grecque qui participait à la manifestation.
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