"Confronté aux résultats de diverses expertises", il a avoué "sa présence lors des faits" et "a expliqué avoir jeté sa veste dans une poubelle", selon le parquet fédéral belge. Quant à son chapeau, il dit l'avoir "revendu".
L'"homme au chapeau", recherché depuis le 22 mars pour avoir été répéré par la vidéosurveillance, avait abandonné une valise piégée mais était parti avant que les kamikazes ne se fassent exploser.
Abrini, 31 ans, dont les empreintes avaient été trouvées notamment dans l'appartement d'où sont partis les assaillants de l'aéroport, a été inculpé (mis en examen) samedi en Belgique notamment pour "assassinats terroristes".
Sur une photo diffusée par la police belge pendant sa traque, Abrini, collier de barbe bien taillé, pull sombre et jogging, rentre dans une voiture noire, côté conducteur, des en-cas à la main. "1m75", "corpulence athlétique". Yeux bruns, visage fin. "Dangereux et probablement armé."
L'image date du 11 novembre, en début de soirée: le Belgo-Marocain, originaire de Molenbeek, commune populaire de Bruxelles désormais connue pour avoir vu grandir de nombreux jihadistes, s'est arrêté dans une station-service de Ressons (Oise) en direction de Paris.
Sa voiture? La Clio noire qui servira deux jours plus tard à convoyer les kamikazes au Stade de France. Son compagnon de route? Salah Abdeslam, son vieil ami, devenu l'ennemi public numéro 1 jusqu'à son arrestation le 18 mars.
Quelques heures plus tard, le 12 novembre vers 03H00 du matin, les deux hommes sont vus à Bruxelles, où ils croisent Brahim Abdeslam et la Seat Leon avec laquelle seront perpétrées les tueries des terrasses de bars et restaurants parisiens. Il est présent avec les frères Abdeslam lorsqu'ils louent les planques pour les commandos du 13 novembre, en banlieue parisienne.
- "Brioche" -
Et ensuite? La famille d'Abrini, rencontrée par l'AFP en novembre, jurait qu'il était à Molenbeek le soir du 13, à l'heure des attentats.
Ses voyages entre Bruxelles et Paris si près des attentats en font au moins un possible logisticien des tueries parisiennes.
Abrini et Abdeslam sont des amis de longue date et leurs familles habitent à deux pas, à Molenbeek. Ils "étaient copains depuis l'adolescence, mais ils n'ont pas fait l'école ensemble", avait répondu la mère du premier, persuadée que son fils ne pouvait avoir participé aux attentats.
Abrini a grandi entouré de trois frères et deux s?urs, puis a abandonné à 18 ans ses études de soudeur, avait expliqué sa famille.
Dans l'enquête sur le 13 novembre, une très longue liste de vols et de détention de drogues, depuis le début des années 2000, remplit le chapitre des antécédents judiciaires. Son frère avait confirmé plusieurs séjours en prison ces dernières années.
"Brioche", son surnom parce qu'il travaillait dans une boulangerie, "est quelqu'un qui aime beaucoup l'argent et qui a manipulé beaucoup d'argent. En fait, il a la réputation d'avoir fait un coup de 200.000 euros. C'est un voleur. Il n'a jamais parlé de religion ou quoi que ce soit", avait aussi raconté aux enquêteurs l'un des inculpés dans le volet belge de l'enquête, Ali Oulkadi.
Repéré comme islamiste radical par les services belges, Abrini est aussi soupçonné de s'être rendu en Syrie en 2015 pour un bref séjour. Son petit frère, Soulaimane, y est mort à 20 ans. Il était connu des services antiterroristes pour avoir été membre de la même katiba (cellule) qu'Abdelhamid Abaaoud, autre Belge de Molenbeek, l'un des organisateurs des attentats de Paris et membre du trio des terrasses.
"Il n'a jamais parlé" de partir en Syrie ou du groupe jihadiste État islamique (EI), défendait sa mère. "Ils disent: il est dangereux, il est armé. Ça me rend malade", soupirait-elle.
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