Plus de 200 manifestations et rassemblements sont prévus partout en France, à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl), qui s'attend à une "mobilisation importante".
"Sera-t-elle au niveau du 9 et du 31 mars ? Difficile à dire. Mais on a une certitude, ce seront de grosses manifestations", anticipe Eric Beynel, co-délégué général de Solidaires, tout en admettant auprès de l'AFP que les vacances scolaires dans les zones A et B - Marseille, Lyon, Nantes, Bordeaux... - "risquent de réduire un peu" la mobilisation.
"Malgré la communication du gouvernement, malgré ses tentatives de division, notre détermination reste intacte", assure-t-il.
"La philosophie du projet demeure", a relevé de son côté le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, interrogé vendredi soir sur France Info. "Cela justifie pleinement la mobilisation et l'appel à une nouvelle journée le 28 avril".
La contestation contre le projet de loi entre samedi dans son deuxième mois. Depuis le 9 mars, les partisans d'un retrait du texte ont organisé cinq journées d'action, dont deux réunissant les jeunes et les travailleurs.
La dernière journée unitaire, le 31 mars, a réuni entre 390.000 et 1,2 million de manifestants à travers la France, soit près du double de celle du 9. Les cortèges ont aussi été émaillés de violences, avec notamment 177 interpellations le 5 avril, lors d'une journée à l'initiative des seules organisations de jeunesse.
En organisant cette fois la mobilisation un samedi, les syndicats espèrent "élargir le mouvement aux familles, à toutes les populations qui ne sont pas forcément en capacité de se mobiliser la semaine", indique Virginie Gensel, membre de la direction de la CGT.
A Paris, les jeunes ont rendez-vous à 11H00 place de la Nation. Ils se joindront ensuite à leurs aînés dans un cortège qui partira à 14H00 de la place de la République en direction de la Nation, derrière Philippe Martinez (CGT), Jean-Claude Mailly (FO) et William Martinet (Unef) notamment.
- 'Interpeller les élus' -
En soirée, ce sont les rassemblements citoyens "Nuit Debout", prévus dans près de 60 villes françaises, qui prendront le relais. Depuis le 31 mars, le mouvement s'est réuni tous les soirs sur la place de la République, à Paris, et a essaimé en province. Il dépasse largement les seuls opposants à la loi travail: réfugiés, mal-logement, précarité, exercice de la démocratie, tout y est débattu.
Pour William Martinet, la journée de samedi sera "déterminante". Reçu mercredi par trois ministres, dont Myriam El Khomri (Travail) qui porte le projet de loi, le leader du premier syndicat étudiant a exhorté les jeunes à "rester mobilisés".
"Le désaccord persiste", a-t-il constaté après la rencontre, tout en saluant un "cadre de dialogue qui, on l'espère, permettra de faire bouger les choses en positif". L'Unef et les autres organisations étudiantes et lycéennes, qui seront reçues lundi matin par Manuel Valls, réclament des mesures contre la précarité des jeunes.
Pendant ce temps, le projet de loi poursuit, sans embûche, son parcours législatif. Les députés de la commission des Affaires sociales ont terminé jeudi l'examen du texte, auquel ils ont apporté des modifications, notamment sur les mesures les plus polémiques: clarification des licenciements économiques, accords dits "offensifs", référendums d?entreprises...
Prochaine étape: le texte sera débattu dans l'hémicycle à partir du 3 mai.
L'intersyndicale compte maintenir la pression d'ici là, avec une "nouvelle journée de grève et de manifestations" le 28 avril.
"Dans l'intervalle, prévient Eric Beynel, on va continuer de mobiliser au niveau local, organiser des manifestations, et on va interpeller les élus qui seront de retour dans leurs circonscriptions pendant les vacances parlementaires."
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