Un premier groupe de 45 Pakistanais est parti vers 05H00 GMT de Lesbos selon un correspondant de l'AFP pour traverser le bras de mer Egée en direction du port turc de Dikili, où il est arrivé un peu plus tard.
Un deuxième groupe, de 79 personnes, a été renvoyé trois heures plus tard. Il était composé de personnes amenées à Lesbos depuis les îles de Kos et Samos, selon une source policière.
Une source gouvernementale a confirmé que la Grèce avait renvoyé au total vendredi 124 personnes, sans préciser pour le moment les nationalités de ces migrants.
Il s'agit de la deuxième vague de renvois depuis lundi, quand, sous vaste couverture médiatique, 202 personnes avaient déjà été renvoyées depuis les îles de Lesbos et Chios, là encore pour la plupart Pakistanaises.
Confirmant l'arrivée des 45 premiers migrants, un responsable local de Dikili a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat qu'ils serait acheminés après leur enregistrement "probablement à Kirklareli", dans le nord-ouest de la Turquie, où se trouve un camp.
Trois militants des droits de l'Homme ont été arrêtés puis relâchés vendredi après avoir tenté d'empêcher le départ en s'accrochant à l'ancre du ferry dans le port de Mytilène.
Une trentaine d'autres étaient venus manifester dans le port, en chantant "Arrêtez les renvois", "UE honte à toi" et "Liberté pour les réfugiés".
Tous ces renvois ne concernent que des personnes n'ayant pas demandé l'asile. "Quiconque demande l'asile est ôté de la liste" des renvois, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale cette semaine.
Or une très grande partie des quelque 6.000 migrants arrivés en Grèce depuis le 20 mars, et donc visés par l'accord UE-Turquie, ont demandé l'asile ces jours-ci, ce qui retarde leur départ, chaque demande devant être examinée individuellement.
La Grèce s'est engagée à effectuer la procédure d'examen d'asile en quinze jours pour chacun. Le problème est que très peu des personnels européens spécialistes du droit d'asile, promis par l'UE dans le cadre de l'accord, sont arrivés sur les îles pour traiter ces demandes.
Le gouvernement grec avait indiqué anticiper un délai de quinze jours avant la prochaine vague de renvois.
La situation provoque des actes désespérés parmi les migrants. Jeudi, quelque 150 personnes ont réussi à fuir du camp de Samos, avant d'être persuadées d'y retourner, selon une source gouvernementale grecque. La même chose est arrivée la semaine dernière à Chios, où au moins 600 personnes ont quitté le camp de Vial, et restent depuis sur le port.
A Samos et Lesbos, des dizaines de migrants affirment aussi avoir entamé une grève de la faim pour empêcher leur expulsion.
La mise en ?uvre de l'accord est d'autant plus difficile que de nouveaux migrants irréguliers continuent à débarquer chaque jour par dizaines, même si ce chiffre est très inférieur aux milliers qui arrivaient quotidiennement l'été dernier.
Entre jeudi 08h00 et vendredi 08H00 (05H00 GMT), 149 personnes sont encore arrivées en provenance de Turquie, selon les chiffres publiés par le gouvernement grec chaque jour.
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