Un nouveau venu a fait son apparition sur une scène commerciale rouennaise pleine d'inquiétude.
Lors d'une assemblée générale constitutive, la municipalité a entériné la création de l'Office de Commerce et de l'Artisanat. Réunissant les principaux acteurs du commerce et de l'artisanat, cette nouvelle structure sera présidée par Bruno Bertheuil, adjoint au maire en charge du commerce. Pour le maire Yvon Robert, elle doit être "un lieu de rencontres et de travail, où l'on diagnostique les situations et où l'on bâtit des actions pour remédier aux difficultés du commerce local", un commerce que le maire qualifie "d'âme de la ville et d'élément majeur de l'économie rouennaise et métropolitaine".
Préserver la diversité commerciale
La première mission de l'OCA, pour Matthieu de Montchalin, président des Vitrines de Rouen, est la préservation de ce qui existe déjà : "La spécificité du commerce rouennais, c'est sa diversité. Il y a de grandes chaînes nationales rue du Gros Horloge, mais il y a aussi énormément de commerces plus atypiques, qui n'appartiennent à aucune chaîne. Il y a des chapeliers, des luthiers, des pâtissiers, des restaurants… Et notre objectif premier, ce n'est pas tant de créer des choses nouvelles que de consolider ce qui existe déjà. Et ensemble nous aurons une force de frappe plus grande pour faire venir les consommateurs à Rouen."
Malaise chez les commerçants
La création de cet office intervient en plein malaise des commerçants rouennais. Plusieurs projets menés de front par la Ville et la Métropole suscitent craintes et agacements. Premier sur cette liste de sujets qui fâchent, le projet de création de la ligne de bus à voies réservées T4. "Ce n'est pas tant la création d'un moyen de transport supplémentaire qui nous gêne, mais le renforcement de l'engorgement de la ville déjà très présent et les conséquences sur notre activité", affirme François Olivier, qui tient une fromagerie rue de l'Hôpital. Tous préféreraient voir les pouvoirs publics investir dans un contournement de la ville au préalable, comme un périphérique.
Pour Antoine Fauquembergue, co-gérant des Gourmets d'Italie, un autre problème se pose, celui de la piétonnisation du centre-ville dans le cadre du projet "Cœur de Métropole". Son commerce, situé rue Rollon, à deux pas de la place du Vieux-Marché sera selon lui directement impacté. "La devise anglaise 'No parking, no business' se vérifie. Contrairement à certaines enseignes de prêt-à-porter ou des restaurants, notre clientèle vient essentiellement de l'agglomération, pas du tourisme." Il évoque une vraie crainte pour son commerce en comparant la situation à d'autres centres-villes français, désertés par les artisans et les commerçants indépendants en pareille situation.
Pour l'heure, bien que peu informés sur son existence et ses objectifs, tous considèrent la création de l'OCA comme "un pas en avant". Reste à voir l'efficacité du nouvel office dans le temps.
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