Cette victoire volontaire fait un bien fou au Barça, plongé dans le doute samedi après le clasico perdu à domicile face au Real Madrid en Championnat d'Espagne (2-1): le club catalan est désormais en position favorable avant le quart retour mercredi 13 avril à Madrid face à l'"Atleti", pourtant formidable d'abnégation mardi soir au Camp Nou.
Dans ce choc électrique, deux hommes ont changé le destin du match: l'attaquant madrilène Fernando Torres, d'abord, auteur de l'ouverture du score (25e) avant d'être bêtement expulsé pour deux cartons jaunes évitables (29e, 36e). Et Suarez, ensuite, dont la hargne a été récompensée avec un but opportuniste (63e) et une tête puissante (74e).
Le doute n'aura pas duré. Voilà le club champion d'Europe en titre replacé sur de bons rails dans une fin de saison où il peut toujours espérer reproduire son épatant triplé Liga-Coupe-Ligue des champions de 2015.
Les Barcelonais ont eu le mérite de la persévérance face au bloc "colchonero", meilleure défense de Liga, qui a longtemps été infranchissable dans une opposition de styles endiablée.
- Torres, du paradis à l'enfer -
L'Atletico a appliqué à la lettre son plan de bataille: presser le Barça haut, et en cas d'échec, se replier devant sa cage.
Cela lui a permis de prendre les devants dès sa première occasion franche: passe en profondeur de Koke pour Fernando Torres, dont la frappe rasante a trompé le gardien barcelonais Marc-André ter Stegen (25e).
Un précieux but à l'extérieur pour l'Atletico et le début d'un casse-tête pour le Barça, contraint de se découvrir encore davantage pour tenter d'égaliser. Quelques minutes plus tard, l'"Atleti" est d'ailleurs passé tout près du 2-0: Torres a alerté dans la surface Antoine Griezmann dont la reprise du bout du pied, cadrée, a été sortie in extremis par Ter Stegen (32e). Une occasion rare pour le Français, ensuite cantonné au seul travail défensif.
Mais Torres, héros des "Colchoneros" jusque-là, est passé du paradis à l'enfer: déjà averti pour un pressing trop appuyé sur Neymar (29e), il a quitté précocément ses partenaires avec une faute sur Sergio Busquets (36e).
L'atmosphère était jusque-là bon enfant, l'entraîneur "colchonero" Diego Simeone ayant même participé à la salve d'applaudissements improvisée par le Camp Nou à la 14e minute en hommage à l'ancien joueur et entraîneur blaugrana Johan Cruyff, décédé il y a dix jours.
- L'Atletico, à l'énergie -
Mais brusquement, le ton est monté, comme sur cet accrochage verbal entre Neymar et le jeune défenseur central français Lucas Hernandez (20 ans), qui fêtait sa première titularisation en C1.
Avant le carton rouge, les Catalans dominaient déjà au nombre d'occasions et cette tendance s'est accentuée après: magnifique enchaînement contrôle-ciseau de Messi qui frôle le poteau (49e), frappe enroulée de Neymar sur la transversale (51e), sauvetage de Filipe Luis devant Messi (51e)...
Acculé devant sa cage à l'heure de jeu, l'Atletico s'est trouvé contraint de dégager les ballons à l'emporte-pièce jusqu'à l'égalisation.
Elle est venue d'un centre-tir puissant de Jordi Alba que Luis Suarez, aux six mètres, n'a eu qu'à prolonger au fond (63e). La première digue venait de céder pour l'Atletico et Suarez, encore lui, a fait sauter la seconde d'une tête puissante sur un bon centre de Dani Alves (74e), soit son 8e but dans cette C1.
Le Barça a continué à pousser en fin de match mais l'Atletico, avec une énergie farouche, a tenu bon. Le club "colchonero" garde certes des chances de qualification au match retour mais il a, bien malgré lui, rendu le moral à l'ogre Barça.
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