Surnommé le "Nicolas Anelka du volley" pour sa vie extra-sportive mouvementée, ce joueur d'exception a largement supplanté l'ancien international de football, au casier judiciaire vierge, quand le sien est désormais entaché de deux condamnations.
Outre les trois mois avec sursis, Earvin Ngapeth, 25 ans, a également écopé de 3.000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel de Paris a suivi les réquisitions du parquet mais l'a relaxé du délit d'entrave à la mise en marche du train.
"L'essentiel pour moi est qu'il ait été jugé comme un citoyen lambda qui se permettrait d'agresser un contrôleur", a réagi François-Régis Calandeau, l'avocat de la SNCF et du contrôleur, qui s'est dit "satisfait" de la décision.
Contacté par l'AFP, le conseil du volleyeur, Hugues Bouget, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Les faits remontent au 21 juillet dernier, à 06h35. Tout juste revenu du Brésil, où il a été élu deux jours plus tôt meilleur joueur de la Ligue mondiale -- la France y remporte alors le premier tournoi international de son histoire --, Earvin Ngapeth monte d'extrême justesse dans un train à destination de Poitiers, censé partir deux minutes plus tard.
Son frère l'accompagne, mais un troisième homme manque à l'appel. "On a sauté dans le train. Notre ami est arrivé 30 secondes plus tard", a affirmé le volleyeur à la barre.
Le contrôleur accuse pourtant le frère d'Earvin Ngapeth d'avoir bloqué la porte du train. Puis, le ton montant, la star du volley tricolore l'a insulté et lui a donné un coup de poing, déclare-t-il dans sa déposition aux policiers.
- 'Condescendance' -
Le joueur, qui faisait la "Une" de L'Equipe le jour des faits, lui a également lancé le quotidien au visage, assure l'agent, qui depuis ce jour est "en état de choc post-traumatique" et "sous antidépresseurs", selon son avocat.
La "condescendance se lit en filigrane de cette procédure", avait regretté la procureure durant ses réquisitions.
"Il faut que j'apprenne à gérer mes frustrations", a soupiré le volleyeur à son procès, niant avoir frappé le contrôleur tout en reconnaissant avoir été "très énervé". Dans une telle situation, "j'aurais dû prendre mes valises et partir."
Earvin Ngapeth, reconnu pour son immense talent, a multiplié depuis quelques années les écarts de conduite.
Il n'a que 19 ans, en 2010, quand il devient le paria du volley français : coupable d'avoir insulté le sélectionneur de l'époque, Philippe Blain, il est débarqué de l'équipe de France en plein Mondial en Italie. Quelques mois après le fiasco des +Bleus+ au Mondial de foot en Afrique du Sud, l'affaire avait fait grand bruit.
Autre embardée dans sa carrière, son départ avec grand fracas de son ancien club, Kemerovo, en Russie. En janvier 2014, ne supportant plus de vivre éloigné de sa compagne et de son fils, il refuse, à l'issue du tournoi de qualification au Mondial, de retourner jouer dans l'équipe sibérienne pourtant entraînée par... son père, l'ancien international d'origine camerounaise Éric Ngapeth.
En novembre dernier, trois mois après l'"affaire" du contrôleur, il renverse trois piétons, dont l'un est grièvement blessé, devant une boîte de nuit de Modène (Italie), où il évolue à présent, et prend la fuite. "Bouleversé" et "vraiment désolé", il s'est présenté au parquet pour "assumer ses responsabilités".
Le tribunal correctionnel de Montpellier l'a enfin condamné en décembre 2014 à trois mois de prison avec sursis pour une rixe en discothèque.
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