"Je ne démissionnerai jamais", a écrit Mme Rousseff sur sa page Facebook en réponse à un éditorial publié dimanche par l'influent quotidien Folha de Sao Paulo lui demandant d'abandonner sa charge.
La dirigeante de gauche est soupçonnée d'avoir manipulé les comptes publics pour être réélue en 2014.
Selon l'opposition, Mme Rousseff aurait fait supporter par des banques publiques des dépenses supplémentaires non-inscrites au budget, en 2014 et 2015. Elle aurait ainsi sciemment maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits et favoriser sa réélection en 2014, se rendant coupable d'un "crime de responsabilité" prévu par la Constitution.
La présidente répond que tous ses prédécesseurs ont eu recours à cette pratique et dénonce une procédure "sans fondement légal", masquant une "tentative de coup d'Etat" institutionnel.
L'avocat général du Brésil, José Eduardo Cardozo, doit plaider lundi en sa faveur devant la commission parlementaire chargée de statuer sur son éventuelle destitution. La commission doit se prononcer vers le 11 avril.
Et Mme Rousseff s'efforce d'obtenir les soutiens parlementaires nécessaires pour éviter sa destitution.
Mais son camp a été nettement fragilisé par l'annonce la semaine dernière du départ de la coalition gouvernementale de son principal allié, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), passé à l'opposition.
Cet abandon pourrait s'avérer fatal à Mme Rousseff, 68 ans, qui se débat, de plus en plus esseulée, au milieu d'une tempête politique historique envenimée par le gigantesque scandale de corruption Petrobras.
Première force parlementaire avec 69 députés sur 513 et 18 sénateurs sur 81, le PMDB était le principal allié de la coalition au pouvoir, dirigée par le Parti des travailleurs (PT, gauche) et faisait partie depuis 2004 du gouvernement.
Mi-avril, l'opposition devra obtenir les voix de 342 députés sur 513 - deux tiers - pour que la procédure se poursuive ensuite au Sénat, faute de quoi elle serait automatiquement enterrée.
Le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 13 ans et sa mouvance sociale ont convoqué ces derniers jours des manifestations de soutien à Dilma Rousseff, espérant une démonstration de force pour faire pression sur les députés hésitants.
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