"La réforme du Code du travail va-t-elle connaître le même sort que la révision constitutionnelle" et passer à la trappe, s'interroge sans détour Yves Thréard dans Le Figaro, au lendemain d'une mobilisation en nette hausse partout en France.
Le quotidien économique Les Echos ne peut que constater que "les opposants à la loi travail maintiennent la pression" et "défient toujours Hollande", qui pourtant a amendé le texte de la ministre du Travail Myriam El Khomri.
Mais "même vidée d?une partie de son contenu, la loi El Khomri continue à mobiliser", constate Alain Dusart dans L'Est républicain.
Certes, "le flot des manifestants n?a pas encore atteint la cote d?alerte", estime Hervé Favre dans La Voix du Nord, mais "le gouvernement a plus à craindre des incidents violents qui émaillent ces rassemblements". "Rien de tel pour rallumer une mèche !", rappelle l'éditorialiste du grand quotidien lillois.
La méthode de l'exécutif est jugée sévèrement. Ainsi Ouest-France, sous la plume de Pierre Cavret, étrille "un gouvernement pris en tenaille, de la gauche à la droite, pour avoir fait preuve de passage en force, voire d?amateurisme".
- 'Soir crépusculaire' -
A la pointe de l'opposition au texte, L'Humanité parle d'une "journée charnière" après la mobilisation de jeudi. "L?équation est désormais clairement posée au pouvoir : soit il persiste pour contenter le Medef (...) et l?addition se paiera encore lourdement dans les urnes ; soit il lâche le lest, qui remettrait totalement l?ouvrage sur le métier", fait valoir Patrick Apel-Muller dans l'éditorial du quotidien communiste.
"Est-ce qu?une énième réécriture du texte est capable de rapprocher du gouvernement des partenaires sociaux divisés et d?autant plus exigeants que les grandes man?uvres pour la présidentielle sont déjà engagées? Rien n?est moins sûr" pour Hervé Chabaud de L'Union/L'Ardennais.
Pour La Montagne/Centre France, "la loi El Khomri s'apparente à un suicide politique" et "il sera terriblement difficile pour (François Hollande), quoi qu'il fasse maintenant, de récupérer les voix que la loi Travail a fait fuir", écrit Bruno Mège.
Dans ce contexte, la perspective d'une réélection paraît plus qu'illusoire.
La loi travail a "fait perdre tout flair politique à l?ancien funambule de Solférino", commente Xavier Brouet dans Le Républicain lorrain.
Yves Harté dépeint dans Sud-Ouest un "soir crépusculaire" d'après-manif laissant "filtrer cette lueur grise qui accompagne les chemins de croix et les fins de règne".
"Et pourtant, il y croit encore", affirme le Parisien/Aujourd'hui en France dans une manchette plus que dubitative.
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