Un véhicule bourré d'explosifs a explosé au passage d'un car de police près de la principale gare routière de la ville, a indiqué à l'AFP une source de sécurité de la région. Sur les 27 blessés, 14 sont des civils et 13 des policiers.
Cette attaque a eu lieu à la veille d'un rare déplacement dans la ville du Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui a prévu de rencontrer les habitants de Diyarbakir et d'évaluer les dégâts occasionnés par les combats.
De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux. Des images ont montré le car de police réduit à l'état de carcasse calcinée. Toutes les vitres d'un immeuble voisin de plusieurs étages ont été brisées, a constaté un correspondant de l'AFP.
S'exprimant à Washington, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé le bilan et accusé les séparatistes kurdes.
"Nous ne pouvons plus tolérer ça. Les pays européens et les autres pays, j'espère peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", a déclaré le président turc lors d'un discours devant l'institution Brookings à Washington.
Les forces de sécurité turques mènent depuis plusieurs mois des opérations d'envergure contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs quartiers de cette ville et dans le sud-est anatolien en général, où le PKK a lancé un "soulèvement" dans les zones urbaines.
Le président Erdogan ne décolère pas en raison du soutien apporté par la coalition internationale contre l'Etat islamique menée par les Etats-Unis aux combattants kurdes de Syrie que la Turquie considère comme une branche syrienne du PKK.
Il a affirmé que les Kurdes étaient aussi dangereux que les combattants de l'EI.
La coalition internationale assiste les Unités de protection du peuple (YPG) --bras armé du Parti de l'union démocratique (PYD)-- dans la lutte contre le groupe jihadiste.
"YPG est un groupe terroriste. Un autre groupe combat Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR) donc ce sont de +bons terroristes+", a lancé le président turc. "C'est inacceptable pour nous. Ce sont des organisations qui sont des auxiliaires du PKK".
La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédites d'attaques attribuées aux jihadistes ou liées à la reprise du conflit kurde.
La dernière, un attentat suicide attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique (EI), a frappé le coeur d'Istanbul le 19 mars sur l'avenue commerçante Istiklal, tuant quatre touristes étrangers et blessant une trentaine de personnes.
Cet attentat était survenu six jours après celui qui avait tué 35 personnes dans le centre d'Ankara et a été revendiqué par un groupe radical kurde proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier. Des affrontements opposent les forces de sécurité aux rebelles du PKK dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu.
Auparavant le théâtre de combats se situait dans les zones rurales, il s'est propagé aux villes.
Les affrontements ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps et tué des dizaines de civils qui ont été forcés à l'exode par dizaines de milliers.
Le président Erdogan a affiché à plusieurs reprises sa volonté de "détruire" le PKK, dont les bases arrières situées dans le nord de l'Irak sont régulièrement pilonnés par l'aviation turque.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par bon nombre de pays dont l'Union européenne et les Etats-Unis, a lancé une lutte armée contre les forces d'Ankara en 1984. Le conflit a depuis fait plus de 40.000 morts, dont la grande majorité des rebelles.
Dans un entretien il y a deux semaines dans le Times britannique, le chef militaire du PKK Cemil Bayik avait confirmé la radicalisation de la rébellion, promettant "des combats partout".
Par ailleurs deux enfants âgés de quatre et six ans ont été tués à Cizre, ville à majorité kurde, par des explosifs qu'ils avaient trouvés dans la rue.
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