Après s'être rassemblés à 10h30 sur le cours Clémenceau, situé rive gauche, plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Rouen jeudi 31 mars. Le cortège, long de près de 2km, s'est élancé du pont Pierre Corneille sur les coups de 10h45. Une partie de jeunes manifestants a provisoirement quitté le cortège en arrivant au croisement des quais avec la rue de la République pour se diriger devant la permanence du Parti socialiste, une nouvelle fois dégradée. Le reste de la foule a poursuivi sa route sur le trajet initial, passant par le quai Pierre Corneille, le pont Boieldieu, la cité administrative Saint-Sever, le pont Jeanne d'Arc puis les quais du Havre et Gaston Boulet, pour terminer sa course avenue Pasteur aux pieds de la Préfecture.
Lycéens, étudiants, employés de la fonction publique, dockers, industriels, indépendants ... La mobilisation, qui a réuni près de 15 000 personnes, a de loin dépassé celles organisées le 9 mars dernier et les semaines suivantes.
Débordements et affrontements avec la police
Arrivée devant la préfecture de la Seine-Maritime, la manifestation qui devait rester "pacifique" d'après les organisateurs, a quelque peu dégénéré quand une cinquantaine d'individus s'en sont pris aux policiers déployés pour protéger l'édifice, en leur jetant de multiples projectiles, de l’œuf au marteau en passant par les tristement traditionnels pierres, artifices et bouteilles en verre. Des poubelles ont également été incendiées.
Après les sommations d'usage, les CRS ont répliqué avec des grenades lacrymogènes ainsi que plusieurs charges pour les éloigner. Au bout d'une heure d'affrontements, un groupe de syndicalistes a tenté de contenir les individus.
Vers 13h, les manifestants stationnés devant la préfecture se sont dispersés. Une partie d'entre eux s'est alors dirigée dans le calme vers l'Hôtel de Ville de Rouen. Mais aux alentours de 15h, l'esplanade de l'Hôtel de Ville a été évacuée par les forces de l'ordre provocant de nouveaux affrontements avec les forces de l'ordre. Une centaine de lycéens se sont alors lancés dans une manifestation improvisée "contre les violences policières". En descendant la rue de la République, plusieurs petites barricades ont été dressées. L'une d'entre-elles, faite principalement de poubelles et de déchets ramassés de-ci de-là, a été incendiée, provoquant d'importantes fumées. Un véhicule stationné à proximité a d'ailleurs été partiellement brûlé. Les policiers ont dû escorter les pompiers pour protéger leur intervention. Les jeunes gens se sont ensuite dispersés rue du Général Leclerc, perturbant au passage la circulation des bus de ville.
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