A l'issue de ces réunions les groupes devraient communiquer leurs intentions, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes.
Si l'annonce d'un accord semble compliquée, tant les questions en suspens restent nombreuses, Orange et Bouygues, ainsi que SFR et Free-Iliad qui négocient la reprise d'une partie des actifs de Bouygues Telecom, pourraient se donner un peu plus de temps -- quelques jours au plus -- ou décider de jeter l'éponge.
"Puisqu'on a annoncé la date (butoir) du 31, il faut donner des réponses au marché", a souligné un interlocuteur proche du dossier.
Mais "il y a beaucoup de choses qui restent en suspens avec beaucoup d'acteurs, c'est compliqué tout le monde s'est mis des lignes rouges à ne pas franchir et si tout le monde reste derrière cette ligne on n'avance pas, il faut que chacun fasse un pas", a-t-il prévenu.
Bouygues espère vendre sa filiale télécoms pour un total de quelque 10 milliards d'euros, le montant qu'avait mis sur la table Patrick Drahi, principal propriétaire de SFR, lors d'une offre l'an dernier qui avait été rejetée.
Son patron Martin Bouygues a donné jusqu'à la fin mars à ses concurrents pour trouver un accord, faute de quoi il compte continuer en "stand alone" de façon indépendante.
Si le principe d'une participation de 12% du groupe Bouygues dans Orange en échange de la cession de Bouygues Telecom, à laquelle s'ajouterait un apport en cash, "semble acquis", la question de la valorisation de cette participation se pose toujours, selon une autre source.
La part de l'Agence des participations de l'Etat, qui risque d'être diluée après une émission de nouvelles actions, est aussi un sujet, alors que l'Etat détient actuellement 23% d'Orange. Or il ne voudrait pas descendre sous 20%.
Selon le Figaro, Bercy conteste notamment les montants retenus pour la valorisation de Bouygues Télécoms et d'Orange. "Les discussions se seraient crispées sur la prime que devrait verser Bouygues pour le rachat d'actions Orange", soit 180 millions d'euros indique le quotidien.
Enfin, le partage des actifs de Bouygues Telecom avec Iliad-Free et SFR pour éviter une situation de monopole n'est pas encore réglée.
Les opérateurs doivent notamment se répartir les salariés du groupe tandis que l'Etat est attentif à ce que l'opération se fasse sans aucun licenciement et que les syndicats disent leur inquiétude.
Free pourrait reprendre en cas d'accord quelque 2.000 salariés, SFR 1.000 à 1.500 et Orange 4.000 environ, rapportent Les Echos.
- De fortes personnalités -
Les discussions sont compliquées par les fortes personnalités du petit monde des télécoms : alors que Stéphane Richard, PDG d'Orange, multiplie les efforts en vue d'un accord et "ne dort pas beaucoup", Martin Bouygues rechigne à parler à Xavier Niel, le patron d'Iliad et à Patrick Drahi, principal actionnaire d'Altice, la maison mère de SFR, relatait à l'AFP une source proche du dossier.
Les équipes de SFR et Iliad-Free sont, elles, en contact, même si les patrons des groupes n'échangent pas directement.
Orange et Bouygues Telecom sont entrés en discussions le 5 janvier dernier en vue d'un rapprochement, qui ferait passer de quatre à trois le nombre d'opérateurs en France, une situation que ces derniers appellent de leurs voeux pour regonfler leurs marges.
Tout accord final devra ensuite être approuvé par l'Autorité de la concurrence qui sera attentive à préserver un niveau suffisant de compétition sur le marché des particuliers comme des entreprises.
En cas d'échec, SFR, Orange et Iliad ne devraient pas souffrir à court terme, puisque comme l'ont démontré leurs résultats financiers 2015, ils ont redressé leurs comptes.
Bouygues Telecom en revanche, qui a creusé sa perte à 59 millions d'euros l'an dernier, sera à la peine pour continuer son chemin indépendamment et aura fort à faire pour remotiver ses troupes après une longue période d'incertitudes pour ses salariés.
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